Actualisation IV – Construisons la solidarité avec les mineurs espagnols en lutte

Actualisation IV – Construisons la solidarité avec les mineurs espagnols en lutte

 

Dissensions à la tête des appareils syndicaux, la base maintient l’unité, les actions se poursuivent, la répression également.

 

La fédération de l’industrie des CCOO semble prendre de la distance avec le SOMA-FIAG-UGT. Dans son communiqué de presse, le SOMA demandait à ce que les actions dans les bassins miniers se normalisent, elles doivent dorénavant se mener pacifiquement avec un calendrier qui sera fourni plus tard. Il faut donc comprendre que si l’UGT est encore présente sur les barrages, c’est uniquement parce qu’à la base les mineurs continuent d’y participer, sinon cela ferait longtemps que l’UGT aurait demandait à ses sections des mines de plier bagage…

Les CCOO annoncent pour leur part que tant qu’il n’y aura pas de solution, les barrages routiers se poursuivront sous la même forme que jusqu’à présent. Et c’est ce qu’il se passe : barrages sur les autoroutes à l’aide de pneus enflammés. Des manifestations avec une forte répression se poursuivent dans les villes et village miniers, entre autres à San Roman de Bembibre. Hier, mercredi 18 juillet à Oviedo, capitale des Asturies, des mineurs ont bloqué le centre ville, ils portaient les bannières des CCOO uniquement. De part les témoignages de mineurs participant aux assemblées générales quotidiennes, on sait qu’ils veulent continuer la grève quel que soit l’avis des syndicats. Depuis la “Marche Noire”, des voix se font entendre sur le rôle joué par les deux syndicats : ils ont été indispensables car sans l’organisation de la marche n’aurait pas été possible, ils ont su assurer la logistique, les logements, la bouffe… cependant, des mineurs quoique syndiqués ne comprennent pas le fait qu’il y ait eu deux T shirts  : un noir et un vert en fonction du syndicat. Ils auraient préféré un seul et unique T-shirt. Pour eux c’est le symbole de la désunion qui apparaît.

Du côté des CCOO on demande encore l’ouverture de négociations, or, pour l’instant, le gouvernement ne donne pas signe de vie après avoir semblé assouplir sa position. Ce mercredi 18 juillet, des femmes de mineurs ont de nouveau manifesté dans le Congrès avec une explosion de colère lorsque, entre autre, un député du Parti Populaire au pouvoir a parlé des “avantages des mineurs” !

 

Quelle lecture faire de la situation après 53 jours de grève ?

Le SOAM semble vouloir, si ce n’est mettre un terme au mouvement, du moins dans un premier temps le museler en contrôlant les modalités de l’action. Il se confronte pour le moment à la détermination des mineurs qui poursuivent sans tenir compte de ses déclarations, la mobilisation dans mêmes formes depuis le début. Les CCOO, pour leur part, jouent la carte du soutien aux mineurs mais avec quelles intentions ? Est-ce pour une question de majorité dans le groupe public HUNOSA dominé par l’UGT comme dans les grosses boites privées dominées par l’USO (comme celle qui a fait quiproquo, reprise du travail, pas reprise…l’ USO voulait reprendre, pas les mineurs et donc pas … les CCOO.

A suivre

Traduction La Mouette Enragée. Le 19/07/12

 

Nous reproduisons ce texte du secrétaire général de la section syndicale des CCOO à la Hunosa car il dénonce assez bien tout l’opportunisme que déploie actuellement le Parti Socialiste Espagnol autour du mouvement des mineurs. Hier au pouvoir, le PSOE travaillait à liquider le secteur des mines quand aujourd’hui dans l’opposition il ne recule devant aucune hypocrisie pour continuer à exister après la raclée électorale qu’il a essuyé.

 

L’éthique minière à Madrid

Lettre au PSOE et au PP écrite par Jaime Martínez Caliero secrétaire général de la section syndicale CCOO à la HUNOSA

Il y a deux ans, des milliers d’habitants des bassins miniers avaient déjà manifesté à Madrid pour la défense du secteur du charbon. C’était le 9 décembre 2010 et la fédération de l’industrie des CCOO avait convoqué au niveau national une grève en solidarité, contre la décision 787 qui mettait fin aux mines de charbon en 2018. A cette date, le président du gouvernement était José Luiz Rodriguez Zapatero et le ministre de l’industrie monsieur Sébastian.

Le commissaire à compétence européenne était Joaquim Almunia, commissaire nommé par le PSOE et à cette époque il détenait la charge de commissaire à l’économie et aux finances. Il était chargé de participer à la signature de l’accord sur la fermeture des mines espagnoles en décembre 2018, et c’est cela qu’ils nous ont vendu comme un succès, grâce à eux, la fermeture des mines ne se produirait pas en 2014.

Pendant la manifestation de ce jour de décembre 2010, nous n’avons vu personne parmi ces messieurs qui maintenant se remplissent la bouche pour défendre un secteur que les mêmes poussèrent à la fermeture. Comme changent les choses et les opinons de certains en si peu de temps  !  On peut dire que cela est du à la fragilité de la mémoire de ces personnes et que par là-même, ils ne se souviennent pas que le PSOE a signé la sentence de mort pour les mines de charbon et qu’actuellement le PP ne fait qu’exécuter cette signature dans une forme brutale.

Je dis ceci et si je me limite à la marche nocturne du 10 juillet 2012 et à la manifestation de Madrid le jour suivant, je dois souligner qu’il est nécessaire de fortement remercier le soutien de toute la population de Madrid, en mettant l’accent sur le corps des pompiers de Madrid. Merci à tous pour votre soutien.

Tous sont les bienvenus pour manifester à Madrid ou ailleurs. Il est indispensable que les personnes sortent dans la rue, les chômeurs, les fonctionnaires et bien sûr tous ceux qui subissent les coupes de ce gouvernement qui ne se rend pas à la raison mais seulement à ses propres intérêts et à ceux du secteur bancaire.

Ici je ne peux dire cependant que tout se vaut, au moins pour moi. Nous avons vu le soutien de différentes personnes , destituées de leur poste, qui est de trop…

1) M. José Manuel Alonso, actuel député national et ancien ministre de l’intérieur et porte parole du gouvernement socialiste, a tenté (je ne sais s’il a réussi) d’entrer dans la cité universitaire accompagné de son escorte et de fièrement se montrer, je suppose pour montrer son soutien au secteur de la mine. Où était ce monsieur le 9 décembre 2010  ? Le problème est le même mais avant il ne l’intéressait pas et maintenant oui  ?

2) 
Monsieur D. Antonio Trevín, à ces dates délégué du gouvernement socialiste dans les Asturies et actuellement député national du PSOE ne faisait pas entendre sa voix en faveur du charbon comme il le fait actuellement. Pourquoi ne nous accompagnait-il pas le 9 décembre  2010 ? Serait-ce car à l’époque cela ne l’intéressait pas et que maintenant oui  ?

3) 
Je pourrai continuer à citer des noms, mais pour résumer, j’en appelle à tant et tant de maires de villes minières. Pourquoi maintenant oui et avant non  ?

4) 
Je regrette, à la manifestation, monsieur Joaquin Almunia mais je ne peux écarter sa présence, car il apparaît que pour certains «  tout se vaut  »  est leur devise.

5) Pour ma modeste opinion, il est préférable d’être seul qu’accompagné d’hypocrites…

6) Il me plairait que l’actuel ministre de l’industrie José Manuel Soria, cesse de tenter de manipuler l’opinion publique de ce pays, mentant sur le problème des mines de charbon et qu’il se consacre à chercher des solutions et bien sûr, à respecter le Plan Général pour la Mine 2006-2012 car selon ses propres mots le gouvernement actuel dit soutenir le secteur mais ses actions prouvent tout le contraire.

7) 
Aussi, il serait désirable que les parlementaires Asturiens du Parti Populaire cessent une bonne fois pour toute d’être les marionnettes du gouvernement central et défendent leur programme électoral.

8) 
Pour finir, il me revient en mémoire les paroles d’une chanson appelée Insurrection  :

Où étiez-vous tous lorsque nous avions tant besoin de vous  ?”

 Mercredi 18 juillet 2012

 

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           Affrontements dans la nuit de cette semaine  entre Mineurs et antidisturbios de la Guardia Civil dans la localité de Bembibre 

voir video

 

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La solidarité financière avec les mineurs en lutte

A notre connaissance les organisation mentionnées ci-dessous collectent des fonds actuellement :

Directement en Espagne : compte commun (CCOO-UGT) Cuenta solidaria para la defensa de la minería y de las comarcas mineras Caja de ESPANA :

Iban ES37 2096-0000-85-3472463104 BIC CSPAES2L

Le SMSC  : Spanish Miner’s Solidarity Committee à contacter sur le lien suivant : http://smscuk.blogspot.co.uk/

L’Union Locale CGT du bruaysis, maison des associations, 403, rue Roger Salengro 62700 Bruay-La-Bruissière. Chèques libellés à l’ordre de « Front Solidaire ». Inscrire au dos du chèque « Solidarité aux mineurs espagnols ».

 

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Actualisation III- Construisons la solidarité avec les mineurs espagnols en lutte

Actualisation III- Construisons la solidarité avec les mineurs espagnols en lutte

 

Ce week-end des infos parvenaient de tous les sites, qu’un des lieux de la grève allait reprendre le travail. Les 450 travailleurs de Hullera Vasco Leonesa cesseraient la grève et repartiraient au fond travailler. L’entreprise avait annoncé que si la grève continuait elle allait fermer ses portes. Les ouvriers par peur du chômage auraient décidé dans une assemblée de reprendre le travail. UGT et CCOO se désolidarisaient de cette déclaration en annonçant qu’ils appelaient à poursuivre le mouvement. Mais dans ce puis, le syndicat majoritaire est l’USO qui affirmait comprendre la décision des ouvriers. Aujourd’hui nouvelle annonce, le chef du comité d’entreprise USO annonce qu’il n’y a pas eu de décision allant dans ce sens lors de leur AG et que pour l’instant la grève continue. Le représentant  des CCOO dans cette boîte appelle lui  à continuer a grève.

A noter qu’après quelques recherches, on apprend que la SA Hullera Vasco Leonesa a fait des bénéfices en 2011 et a versé un dividende de 0.07 euros par action à ses actionnaires. Par ailleurs au regard des résultats de la boite, le 21 juin dernier (donc en pleine grève) le conseil d’administration de cette boite a versé un dividende complémentaire de 0,13 euros par action (après impôts). Cette boite privée là n’appartient pas à Vitorino Alonso mais est membre de l’union patronale Carbunion de “Don Vito”.

A propos des mineurs enfermés dans les puits

Ceux des puits Candin (puits de la société d’état HUNOSA) et Santiago à Aller dans les Asturies  dépendant également de la HUNOSA avaient été annoncés sortant du puits samedi pour des raisons de santé mentale. Le SOMA-FITAG-UGT souhaitait leur remontée en annonçant que cette forme de lutte était passée. Des rassemblements ont eu lieu pour assister à leur retour. Le syndicat avait tout prévu, heure de leur retour, presse, etc. Cependant, ils ne sont jamais remontés, les mineurs restent au fond et poursuivent la lutte. Le syndicat annonce donc qu’il les soutient mais veille à leur état de santé.

Ce lundi 16 juillet en fin d’après-midi, après l’insistance du syndicat SOMA-FITAG-UGT, les trois enfermés du Pozo Santiago et les quatre du Pozo Candin sont sortis du fonds après 50 jours. A priori, 10 autres mineurs iraient s’enfermer dans d’autres puits : 4 iraient dans le Pozo Candin et 6 dans le Pozo Nicolasa (3 travaillant dans ce puits et 3 autres travaillant habituellement dans le Pozo Monsacro).

A Gijon, cette nuit des barrages de pneus enflammés ont barré certaines routes. Cette fois les mineurs les déposent et partent. Ils sont vite éteints mais cela se produit à peu près chaque nuit.

 

 

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Réflexions autour des mobilisations des mineurs

 

     Nous publions un texte produit par la Fédération Ibérique des Jeunesses Libertaires qui évoque à bon endroit les gesticulations opportunistes et les manoeuvre politiciennes qui entourent actuellement le mouvement des mineurs. De la gauche parlementaire aux bureaucrates syndicaux, tous sont à la barre pour tenir le mouvement dans les limites qui le conduiront à la défaite. Ils risquent malgré tout d’avoir du fil à retordre si les événements relatés à la suite du texte des FIJL et qui confirment le contenu de leur texte, se répètent dans les temps à venir.

Jeudi 12 juillet   http://www.nodo50.org/juventudesanarquistas/?e=78#body-anchor

En tout premier lieu, éclairons ceci : nous ne sommes pas en train de donner de leçons à personne et encore moins aux travailleurs des mines, qui savent nous montrer comment mener une lutte réellement combative. Il s’agit simplement d’une série de réflexions qui nous sont apparues depuis le début du conflit, commencé dans les bassins miniers, jusque l’arrivée de la Marche Noire hier à Madrid. Indépendamment de nos critiques, partons d’une prémisse : la lutte des mineurs est juste et nécessaire.

Une défaite dans cette lutte supposera la misère pour des centaines de milliers de familles.

Voici ces réflexions :

– Nous aimons et cela nous paraît digne de respect la détermination et la vigueur que les mineurs montrent. Des mineurs enfermés dans les puits, de ceux qui ont parcouru la moitié de la péninsule à

pieds, jusque ceux qui jouent leur santé sur les barricades – souvenons-nous que les forces de l’ordre utilisent des gaz toxiques contre des mineurs qui ont un début de silicose.

–  Nous n’aimons pas voir comment CCOO et UGT manœuvrent selon leur envie les travailleurs miniers pour parvenir à leur fin.  Nous n’aimons pas voir Mendez et Toxo [secrétaires généraux des deux centrales syndicales citées plus haut] poser pour la photo avec ces travailleurs. (Se souviennent-ils ces deux-là et toute leur armée d’affranchis ce que c’est de travailler ?)

–  Nous aimons voir que, malgré l’influence des CCOO et de l’UGT en tant que centrales syndicales bureaucratiques, les travailleurs miniers nous montrent que cette lutte se gagne dans les rues. Ce n’est pas une négociation dans les bureaux, c’est un conflit sur les chemins, dans les puits et dans les villes minières. Dans ces temps de « meapilismo » [désolé la Mouette cale sur ce mot !!!] et d’autant de fanatisme pseudo-pacifique, c’est une grande joie de voir les travailleurs répondre avec leurs armes disponibles à une agression directe contre leurs vies venue de l’État et du capital.

– Nous aimerions que les mineurs et les individus et collectifs solidaires puissent élaborer un discours qui aille au-delà de leurs légitimes et nécessaires revendications. C’est-à-dire une vision qui place le conflit dans une critique radicale de l’État et du capital, comme fondement du traitement « user et jeter » exercé contre les travailleurs. Et évidemment une vision du futur  consistant à lutter solidairement avec d’autres conflits du travail et sociaux, et de plus, à élaborer un projet révolutionnaire de transformation social qui en finira avec l’actuel régime étatico-capitaliste (projet pour lequel les mineurs luttaient historiquement) dans lequel le charbon et son évident dommage écologique ne sera pas un bien nécessaire.

Avec respect pour les mobilisations de soutien à Madrid :

– Nous aimons voir des dizaines de milliers de personnes voulant montrer leur soutien et solidarité avec la digne lutte des mineurs. Nous aimons aussi le degré élevé de combativité qui en a émané, en comparaison

des autres mobilisations que nous avons vu dans la capitale. Mais nous aurions aimé que ce soutien de la population envers un conflit du travail, soit plus que le soutien à un conflit médiatique comme celui-là, et qu’ils soutiennent aussi avec les mêmes ampleur et force les autres conflits sociaux.

– Nous n’aimons pas voir le PSOE dans aucune mobilisation. De plus, il nous est répugnant de voir qu’ils ne font rien contre les coupes, ils envoient les madriers nous rouer de coup et servent comme des marionnettes le pouvoir économique, ils ne sont dans aucune lutte avec nous.  Ils nous donnent l’horreur d’un nouvel exemple d’intérêt et de manipulation dans leur pathétique lutte électorale en prétendant instrumentaliser la lutte des mineurs. De même nous aurions beaucoup à dire de la presse bourgeoise autonommée de gauche (El Pais , Publico  …) et des intérêts économiques de ces groupes d’entreprises.

– Et aussi, nous détestons tous ceux qui prétendent diriger nos vies, c’est-à-dire, tous ceux qui prétendent gouverner, il ne nous plaît pas non plus de voir les partis politiques, en plus du PSOE, essayer de tirer avantage électoral de cette lutte honnête des travailleurs. Il en va de même de grands partis comme IU [Izquierda Unita, Gauche Unie bref le Front de Gauche espagnol] ou de petits comme les autres sectes marxistes : tous veulent la même chose, prendre des votes en étant sur la photo avec le thème phare du moment, pour être ceux qui nous gouverne et se convertir en nouvelle classe dirigeante. Nous tendrions à dire la même chose des syndicats bureaucratiques (avec délégués syndicaux, comité de presse et subventions), des minoritaires autonommés «alternatifs » ; ils profitent des mineurs pour tenter, à travers la photo, de rafler des votes pour les prochaines élections syndicales. Ils sont tous des récupérateurs.

Et enfin pour finir, cela nous dégoûte de voir certains personnages du monde « progressiste » montrer leur « soutien » aux mineurs. Comme il est de mode… Et déjà, que dire de l’appui et du petit discours postérieur ainsi que de la photo avec les mineurs en marche des recteurs de l’Université Complutense [l’univ qui les a hébergés à leur arrivée à Madrid] et de Polytechnique.  Ces mêmes recteurs qui appliquent les coupes contre les travailleurs et les étudiants, ont le toupet de se « solidariser avec les mineurs ». Se distingue ce bâtard de Carrillo (recteur « progressiste » de la Complutense) et ses licenciements de travailleurs boursiers ; au milieu d’autres coupes et abus contre les travailleurs de la UCM (Universidad Complutense de Madrid).

Ce ne sont que quelques petites réflexions. En plus de soutenir les mineurs, nous appliquons en pratique la solidarité et le soutien mutuel. Nous faisons de cela un outils quotidien dans notre vie et toutes nos luttes. Que se répande l’exemple des mineurs. La lutte est le seul chemin.

 

Vive la lutte des mineurs ! Pour le dépassement des coupoles des syndicats bureaucratiques !

Pour la révolution sociale et l’anarchie !

Groupe Drapeau noir Fédération ibérique des jeunesses libertaires.

 

Des signes de mobilisation à la base ?

 

Dimanche 15 juillet ont eu lieu à Madrid deux manifestations de fonctionnaires. La première dans l’après-midi, la seconde le soir. Ces deux manifestations se sont déroulées sans affrontements. Les endroits visés étaient les sièges du PP et du PSOE ainsi que les ministères et le Congres qui était le seul établissement à être protégé par les antidisturbos. Ces manifestations ont eu lieu spontanément par appel sur portable et réseaux dit “sociaux”. Les fonctionnaires vont être soumis aux jours de carence, à la suppression de la prime de Noël (équivalente à un mois de salaire) et à la fin des « moscosos » (jours de liberté que peuvent prendre les fonctionnaires espagnols sans justificatif). Lors de la manifestation de l’ après midi, les flics auraient enlevé leurs casques et boucliers ce qui a été pris par les manifestants comme un signe de solidarité.

CCOO et UGT ont été dépassés par ces initiatives. Leurs bureaucrates respectifs ont ainsi affirmé que “ces manifs spontanées c’est bien, mais qu’il faut voir à pas oublier celle du 19  juillet” à laquelle ils appellent. Par ailleurs, ils feignent de hausser le ton et annoncent qu’il y aura une “réponse masssive” en …septembre et même en octobre. Ils ne savent pas encore sous quelle forme, peut-être des marches et même une consultation populaire ! Mais de leur côté, pas un mot sur la marche des précaires et chômeurs qui arrive à Madrid le 21 juillet.

 

            Informations traduites par  La Mouette Enragée.

 

 

 

 

 

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Actualisation II- Construisons la solidarité avec les mineurs espagnols en lutte

Actualisation II- Construisons la solidarité avec les mineurs espagnols en lutte

 

Ce mercredi 11 juillet, à l’occasion d’un concert, nous avons encore une fois montré notre solidarité avec la lutte des mineurs espagnols qui, le jour même, ont manifesté massivement dans les rues de Madrid après une marche de plusieurs semaines vers la capitale.

Nous avons diffusé un tract (voir ci-dessous) dans lequel nous essayons de tirer au clair la situation. La manifestation du 11 juillet ne doit pas être une fin en soi, le plus important et intéressant reste à construire et nous resterons solidaires avec toutes initiatives capables de mener une lutte illimitée sur le plan inter catégoriel.

Enfin, pour répondre aux questions émises lors de notre action : Pourquoi ce soutien aux mineurs espagnols et pas aux autres secteurs en lutte ? Car nous pensons que cette lutte peut cristalliser l’ensemble du mécontentement qui traverse actuellement  de nombreux secteurs d’activité en Espagne. Par ailleurs, une victoire, ou une « non défaite »,  serait  un premier pas de franchi  dans la reprise de la combativité en Europe, la démonstration que seule la lutte paie face à l’offensive  du capital et de ses politiques d’austérité. Il y a urgence à gagner quelque chose concrètement sur le terrain face à la bourgeoise européenne et ce ne le sera pas dans les urnes mais uniquement dans la rue !  Cela concerne aujourd’hui l’Espagne mais demain ce sera au tour de la France, cela a d’ailleurs commencé avec la rencontre récente entre les syndicats et le gouvernement qui prépare à leur rigueur

Traduction informatique : Este miércoles, 11 de julio, durante un concierto, quedemostró una vez más nuestra solidaridad con la lucha de los minerosespañoles, el mismo día, mostró en gran medida en las calles de Madrid después de una marcha de varias semanas para capital.

Hemos distribuido un folleto (ver más abajo) en la que tratamos de aclarar la situación. La manifestación del 11 de julio no debe ser un fin en sí mismo, los restos más importantes e interesantes que se construirá .y se unirán a todas las iniciativas que pueden llevar una lucha en la categórica entre ilimitada.

Por último, para responder a las preguntas hechas durante nuestro trabajo: ¿Por qué apoyar a los menores españoles y no a otros sectores en lucha? Porque creemos que esta lucha puede cristalizar todo el descontento que está pasando por muchos sectores en España. Por otra parte, una victoria o una « pérdida no » sería un primer paso en la reanudación de los combates en Europa, lo que demuestra que sólo paga la lucha contra la ofensiva del capital y sus políticas de austeridad. Hay urgencia de conseguir algo concreto en el suelo contra la burguesía europea y no va a estar en las urnas, pero sólo en la calle! Esto se aplica a la España de hoy pero mañana será el turno de Francia, este ya ha comenzado con la reciente reunión entre los sindicatos y el gobierno se prepara para el rigor.

La Mouette Enragée, le 12 juillet 2012

 

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tract.jpgCliquez sur l’image pour agrandir

traducción al español, AQUI ! . Lo sentimos, traducción de Google, hay imperfecciones

Point sur la situation depuis l’arrivée le 11 juillet de la Marche Noire sur Madrid.

Le 10 juillet au soir ce sont 150.000 manifestants qui ont accompagné la marche nocturne des mineurs vers la Puerta del Sol. Le 11 juillet 500.000 personnes ont manifesté dans le centre de la ville avec l’appui logistique de certains groupes madrilènes du 15M.

 

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Certains groupes d’Indignés soutiennent ouvertement les mineurs car, d’après eux, leur lutte montre les injustices des transferts financiers en Espagne aujourd’hui. Les Indignés madrilènes avaient proposé leur campement de la Puerta des Sol, proposition à laquelle la mairie de Madrid s’est opposée. Par ailleurs, lors de leurs parcours les différents groupes locaux du 15M ont aidé les mineurs et/ou ont marché avec eux. La “marée verte” à l’initiative des enseignants a également partagé des étapes communes avec la “marée noire”. Des indignés de Santander se sont déplacés à la manifestation madrilène en portant les T-shirt noir des mineurs.

Durant la manifestation, le gouvernement Rajoy a annoncé au Congrès des restrictions budgétaires la IVA réduite passe de 8 à 10 %, la normale passe de 18 à 21 %, suppressions de primes et de jours de congé pour les fonctionnaires (cela fera 14 %  de salaire en moins, apparition de jours de carence…), fin de différentes réductions fiscales (comme les écologiques), révision des pensions, baisse des allocations chômages (quand + de 7 mois au chômage, le taux de l’indemnité est baissée de 60 % à 50 %), baisse des salaires des maires, baisse des subventions aux partis politiques et syndicats … Toujours dans la presse bourgeoise, on lit que l’ UGT et les CCOO restent ouverts à la négociation avec le gouvernement mais que si ce dernier refuse ils continueront d’appuyer la mobilisation des mineurs. La conclusion est simple tant que le gouvernement maintient la fermeture des mines, la mobilisation va continuer. L’UGT utilise clairement ce conflit dans le cadre global de son opposition à la politique du PP. Ils ont donc annoncé une journée nationale de grève le 19 juillet. Le 21 juillet,  ce sont différentes marches qui arriveront à leur tour à Madrid : une des travailleurs précaires, une des indignés et une des chômeurs.

A l’issue de la manif il y aurait eu 76 blessés suite aux charges policières et aux tirs de balles en caoutchouc : 42 manifestants, 33 policiers et 1 photographe de presse, on compterait également 8 arrestations.

Après la manifestation en journée, une seconde a eu lieu le soir en soutien aux mineurs et contre les nouvelles coupes annoncées par Rajoy. Elle s’est terminée par de légères barricades dans les rues de Madrid, des lancés d’objets divers contre les flics « antidisturbos ». Les antidisturbos ont chargé, matraqué, et parfois au hasard quand on voit les video (y compris sur celles d’El Pais). Selon les flics les manifestants du soir étaient 4000, 15000 selon les organisateurs (collectif Hay que Pararles los Pies, en gros “Il y a les pieds pour les arrêter”).

Le jeudi 12 juillet, les 7 mineurs enfermés depuis 52 jours dans le puits santra Cruz del Sil (Léon) ont du arrêter leur action sur avis médical. Ils sont relevés par 5 autres camarades qui descendent sans limite. Aujourd’hui, trois mineurs ont été blessés au fond lors de manoeuvre d’entretien (dans un puits de la UMINSA, une des boites de Vitorino ALonso, dit “Don Vito”), malgré la grève des entretiens ont toujours lieu. A priori il y a une semaine un autre mineur de 31 ans a été blessé lors de ces entretiens. Tous les mineurs l’indiquent, il ne  faut pas oublier que les subventions pour la sécurité des postes de travail vont être totalement supprimées.  De plus, le chef de sécurité qui dirigeait ces deux opérations d’entretien est deux fois le même : résultat les mineurs ont cramé sa bagnole.

En regardant les videos espagnoles sur différents sites et les interviews de mineurs, on comprend que tous sont déterminés à continuer mais dans les revendications beaucoup acceptent les coupes budgétaires. Pas de 60 %, ils seraient d’accord pour  10 % de moins. Certains ont annoncé que si le gouvernement ne cédait pas, ils reviendraient à Madrid avec de la dynamite.

Ils semblent déterminés et à première vue les syndicats ne semblent pas pour l’instant vouloir freiner les choses. Cela leur permet de mettre la pression sur Rajoy donc il semble que ce conflit les sert bien pour l’instant.

Boulogne-sur-mer le 13/07/12 à partir d’ informations traduites par la Mouette Enragée.

Que viva la lucha de la clase obrera

VOIR VIDEO

 

Mais aussi la répression de la manifestation : munie de fusils, la police tire des balles en caoutchouc sur la foule.

 VOIR VIDEO

 

  Pour finir, la solidarité s’organise internationalement. Pour cela, voir cette page facebook : https://www.facebook.com/SpanishMinersSolidarityCommittee

 

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Actualisation – Construisons la solidarité avec les mineurs espagnols en lutte

Actualisation – Construisons la solidarité avec les mineurs espagnols en lutte

 

Nous poursuivons nos actions de soutien aux mineurs espagnols (pour le début, voir ici). Mardi 3 Juillet, à l’occasion de l’arrivée du Tour de France à Boulogne sur mer, nous avons redéployé une banderole de soutien avec cette lutte au dessus de l’autoroute A 16 entre Boulogne-sur-mer et Calais. Les automobilistes étaient nombreux et l’accueil plutôt favorable à l’écoute des nombreux klaxons et à la vue des pouces levés.

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Les informations qui nous parviennent d’Espagne sur le mouvement de lutte des mineurs recouvrent pour la plupart d’entre-elles un caractère factuel. Le point de vue énoncé dans le communiqué qui suit et produit par le syndicat CNT-AIT de Léon, apporte quelques éléments qui dépassent le seul recensement des affrontements quotidiens et l’avancée de la Marche sur Madrid.

     Au delà des banalités d’usage sur le rôle et la fonctions des médias, c’est, en filigrane, la stratégie qu’emploie l’État pour atomiser et déstructurer une communauté qui est ici évoquée au travers de l’ exemple des bourses d’étude proposées aux enfants de mineurs. C’est également la question du coût de la production de l’énergie, de son utilité sociale et de son impact environnemental qui est posée dans ce point de vue. Des éléments essentiels que les mineurs eux mêmes n’ont de cesse d’évoquer lorsqu’ils dénoncent l’absence totale de perspective d’avenir pour les régions où ils vivent.

Soutien et réflexions autour du conflit minier.

Lundi 18 juin, Syndicats de la CNT-AIT de Léon

Nous assistons toutes ces dernières semaines à un nouveau retour d’une des luttes ouvrières les plus historiques de notre pays, la lutte minière. Ce n’est pas la première, et ce ne sera probablement pas la dernière, car le secteur de la mine, bien qu’en récession, a encore beaucoup à dire.

Toutefois, bien qu’il se caractérise par des affrontements bien plus sanglants que ceux que nous sommes habitués à voir, il n’est pas retransmis dans les média de communication avec l’honnêteté qu’il mérite. Nous ne parlons pas ici de quelque chose qui doit nous surprendre, ceux qui pensent qu’il s’agit de médias neutres qui cherchent la vérité de l’information, comme ils s’en auto caractérisent eux-mêmes, sont plein d’illusions.

Les mass-media sont au service du capital et de ceux qui gouvernent le pays, c’est-à-dire ceux qui les payent et les financent qui ne sont pas différents de ceux qui tirent les fils de la politique et de l’économie, chefs d’entreprises et politiques. Il est important de se poser le problème, avant de lire le journal ou regarder le journal télévisé, si réellement ces journaux cherchent la vérité, ou la changent et tentent d’orienter dans la mesure du possible la pensée de la société vers leurs intérêt. Et quels sont les intérêts de l’état et du capital, des politiques et chefs d’entreprises, en cette période de crise économique et financière ? Probablement que leur priorité, n’est pas de nous l’expliquer ouvertement ni de façon subtile, c’est la lobotomisation de la population, donner de l’opium au peuple pour qu’il ne se réveille pas et ne soit pas conscient de la force qu’il a dans ses mains, que la richesse et la production mènent à ceux qui travaillent, c’est-à-dire les travailleurs, alors que les politiques et chefs d’entreprises goûtent seulement au luxe du travail d’autrui.

Football, Grand frère (émission de TV) …, on nous donne tout type de distraction pour notre temps libre alors qu’à peu de kilomètres de nos maisons est en train de se produire d’authentiques batailles rangées entre mineurs et policiers, comme si nous étions remonté de 70 ans et étions dans les temps du maquis. Cependant à peine quelques miettes dans les journaux télévisées et la presse écrite.

Jusqu’il y a peu de temps, et encore maintenant, l’esprit de la lutte ouvrière est vivant. Nous ne devons pas oublier que les droits dont jouissaient les travailleurs jusqu’il y a peu d’années (car ils sont tristement en recul) ont été obtenus avec la sueur et le sang de nos grands-parents. La journée de 8 heures et les week-end ne furent pas octroyés par la bonté d’un quelconque patron, mais par les exigences des travailleurs en lutte qui pour cela ont subi des violences.

Pour ces mêmes raisons, la lutte que mènent les mineurs des Asturies et Léon mérite tout notre respect quelques soient les critiques que nous pouvons faire sur ses fins. Il est question d’une lutte de travailleurs pour garder leurs poste de travail, le futur de leurs familles et de leur terre, car dans les bassins miniers il n’y a rien d’autre que la mine, comme ils le disent. Une lutte de base, de ceux qui travaillent, et dans la rue, pas une négociation de leaders syndicaux dans les bureaux du patronat. Le bras de fer que les mineurs maintiennent avec le gouvernement et son bras armé, police et garde civile, est exemplaire quant aux formes. Il est question d’une défense légitime de leur futur, contre un décret qui ne tient pas compte de ce même futur. Pour cela, nous ne devons pas prendre l’usage de la violence comme gratuite mais bien comme un moyen de se défendre face à une agression. S’ils nous parlent avec violence, nous répondrons de la même façon. Misère, expulsions, salaire de merde, horaires démentiels, accidents du travail, coupes budgétaires, privatisations, ça c’est de la violence.

Les mineurs ont un taux de syndicalisation de 90 % voire plus, et beaucoup de leurs luttes se sont caractérisées par un affrontement direct. Le SOMA (Sindicato de Obreros Mineros de Asturias) [membre de la FITAG UGT, voir leur site internet : http://www.somafitagugt.es/ ,leur page parle principalement de la marche noire] appartient aux syndicats majoritaires même s’il a souvent été considéré comme « dissident syndical » c’est-à-dire que sa trajectoire n’a pas suivi les voies ordinaires sinon que d’une manière ou d’une autre ils ont décidé de leur lutte de manière horizontale.

Dans ce cas, malgré la présence d’expressions syndicales majoritaires, il n’apparaît pas que les coupures de routes furent pré-négociées comme nous l’avions connu dans d’autres conflits miniers. Dans ce cas il n’apparaît pas que les syndicats élèvent leur voix chantante, sinon que ce sont les travailleurs, bien qu’affiliés aux syndicats « ouvriers-vendus », qui luttent pour leur futur travail, comme la logique doit être.

Dans une autre part, on aperçoit dans les médias d’information alternative que la lutte maintenue jusqu’à ce moment avec le gouvernement est relativement équilibrée, y compris dans certaines occasions nous avons vus les policiers qui furent obligés de se retirer. Cela est-ce possible ? Est-ce que les mineurs ont bu dans la marmite ? Peut-être que l’idée la plus logique est que le gouvernement ne souhaite pas promouvoir un affrontement sévère, mais probablement jouer l’usure, de façon que ne se voit pas trop la violence policière, chaque fois plus dans les bouches de tout le monde.

Pour autant, de la même manière que nous pouvons dire que l’esprit et les formes de la lutte en cours sont très positifs, nous pouvons dire aussi que les objectifs qui se perçoivent dans celle-ci ne sont pas aussi admirables qu’il y paraît. Il existe quelques aspects qui nécessitent une analyse avant de soutenir la lutte les yeux fermés.

En fin de compte, le conflit a surgi car les subventions pour la mine ont été réduites substantiellement dans les budgets de l’état, signé jusque la fin de l’année 2018. Dans ces dites subventions, une partie très importante du budget était destiné à la reconversion du secteur, c’est-à-dire, pour théoriquement créer de nouveaux secteurs productifs dans les zones minières qui pourraient se substituer lentement à la mine et ils existaient des opportunités dans ces régions. Ce type de subventions existe depuis de nombreuses années, car cela fait plusieurs années qu’il était prévu de démanteler le secteur petit-à-petit. Le grand problème qui surgit aujourd’hui est que ces fonds pour la reconversion n’ont pas été utilisés à reconvertir quoi que ce soit. Actuellement, les mineurs luttent pour proroger les fonds qu’ils n’ont pas reçu plus qu’au titre de salaire et qui vont directement aux entreprises minières, non au secteur minier et ses travailleurs, nous croyons que c’est eux qui doivent créer de nouvelles alternatives avec ces dits fonds. Toutes les subventions reçues ont servi pour maintenir le secteur, pour rénover des machines mais cela n’a pas créé de futur dans la région. Dans tous les cas, elle on été converties en bourse pour études des enfants de mineurs, routes, universités et complexes omnisports.

Il ne nous paraît pas que maintenir les subventions soit une solution au problème, d’autant qu’elles n’étaient prévues que jusque l’année 2018. Dans le cas où les mineurs gagnent la lutte, que se passera-t-il après 2018 pour les contrées minières ? Les gens d’ici devront émigrer, comme dans tant d’autres lieux où les mines furent démantelées. Malgré les potentialités du territoire, il ne se passe rien. Malgré les luttes, le futur de la population des bassins est aussi noir que le charbon.

A partir de cela, peut-être que la solution passe par exiger du gouvernement et des entreprises minières que la richesse générée par le secteur de la mine soit utilisée dans une réelle reconversion vers d’autres secteurs, dans les mains de ceux qui vivent de ces terres. Les grandes entreprises du charbon nationales continueront à garder leurs privilèges quand la mine disparaîtra alors que la population qui habite ces terres devra partir. Ce fait est intolérable et toute la richesse générée est la propriété des travailleurs, qui ont maintenant la responsabilité d’exiger de l’avoir en propre pour créer des opportunités en dehors du charbon. Nous ne voulons pas de chefs d’entreprises qui se félicitent eux-mêmes pour payer leurs travailleurs en période de grève, il n’y a pas besoin de fils de mineurs universitaires qui devront partir dans d’autres lieux pour travailler, sans futur pour les peuples miniers.

Une autre alternative que pose la lutte est d’exiger du gouvernement que les entreprises d’électricité utilisent le charbon national. Un autre pourcentage des subventions à la mine que nous avons auparavant commenté est utilisé à cela et l’argument de ceux qui veulent les démanteler d’un trait de plume est que le charbon national n’est pas rentable. Actuellement et depuis quelques années, le secteur minier en Espagne nécessite des aides pour être soutenu, car il est vendu aux entreprises d’électricité meilleur marché que ce qu’il coûte. Cela pour que le charbon espagnol soit compétitif avec le charbon étranger produit dans des pays comme la Chine. Le libre marché fait qu’il est bien plus rentable d’acheter le charbon d’autres lieux du monde que consommer celui de terres proches. Et pourquoi est-ce meilleur marché ? Pour des raisons aussi simples que les conditions de travail sont plus précaires et les salaires plus bas. Et tout cela malgré les coûts de transport.

En résumé, notre pays est en crise et le gouvernement fait des coupes, car pour lui cela ne vaut pas la peine de maintenir les entreprises minières espagnoles d’autant qu’il ne s’agit pas d’un négoce rentable. Malgré tout les entreprises d’électricité continueront à consommer du charbon, évidemment étranger, produit dans des mines où les gens sont empoisonnés pour un salaire de merde et des conditions lamentables.

Il est possible que nous devions commencer nous-même à proposer que le monde du libre commerce n’a aucun sens. La responsabilité sociale ne peut nous permettre de consommer une énergie qui est produite à des milliers de kilomètres dans des conditions de semi-esclavage, parce qu’il est de la responsabilité de tous de fournir une consommation locale en assumant les coûts réels de sa production.

La démesurée et croissante consommation énergétique actuelle manque de logique dans un monde où les ressources sont finies. La croissance qui est présentée par les états comme seule alternative à la crise est une sentence de mort maintenant que les ressources que contient la planète sont limitées et accessibles seulement à quelques uns. Les pays développés doivent assumer la responsabilité de leur consommation réelle et cesser de vivre sur le dos des pays pauvres, de leurs bas coût de production, sur le dos de la vie des travailleurs et de la santé environnementale de leurs terres. Pour cela, si nous décidons de consommer du charbon, car notre consommation énergétique l’exige, qu’au moins il soit produit localement, que nous assumions le coût réel de sa production et l’impact environnemental qu’il produit. Seulement dans ce cas nous pouvons commencer à envisager qu’une consommation aussi démesurée n’est pas nécessaire mais qu’elle est préjudiciable et nocive.

 

Traduction effectuée par la Mouette Enragée à Boulogne-sur-mer

 

  cartel mineros 11 julio bloque unitario RGB web

 

Enfin, nous actualisons la liste de liens pour couvrir les événements récents : le déroulement de la marche noire des mineurs qui convergent vers Madrid pour une manifestation le 11 juillet mais aussi les luttes autour des mines qui continuent et même se renforcent face à la répression policière de l’Etat espagnol.

 

Quelques photos de la marche.

http://periodismohumano.com/economia/los-mineros-marchan-sobre-madrid.html

 

La mobilisation et les affrontements se poursuivent au quotidien

http://periodismohumano.com/economia/huelga-general-en-las-cuencas-mineras.html

 

http://periodismohumano.com/economia/los-mineros-en-huelga-siguen-en-lasbarricadas.html

 

http://periodismohumano.com/economia/la-carga-de-la-brigada-minera.html

http://periodismohumano.com/economia/huelga-general-en-las-cuencas-mineras.html

 

Une vidéo :

http://www.youtube.com/watch?v=9ICMOee25UM&feature=share

 

Liens : http://bloqueunitario.org/   Blog pour information sur les initiatives de convergence de différents secteurs en lutte en lien avec la marche

http://www.alasbarricadas.org/noticias/node/21184  Suivi régulier de la situation

 

Nous rappelons à  celles et ceux qui souhaitent débattre et envisager collectivement des suites à cette action à nous contacter à l’adresse de la Mouette : lamouette.enragee@wanadoo.fr  ou directement sur ce blog !

 

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Construisons la solidarité avec les mineurs espagnols!

Construisons la solidarité avec les mineurs espagnols!

 

Le Nord de l’Espagne connaît depuis plusieurs semaines, une grève des mineurs de charbon de grande ampleur. En effet, à l’annonce de la réduction de 60% des subventions gouvernementales versées a l’industrie minière, les mineurs ont répondu par des blocages massifs de routes et voie ferrées, occupations de mines et manifestations. Environ 8000 postes sont en jeu, ainsi qu’en ligne de mire la fermeture progressive des mines. Des villages entiers des provinces des Asturies, de Castille, de Leon et d’Aragon sont touchés par cette mort accélérée de l’industrie minière. Mais au delà de la défense immédiate de leurs conditions d’existence, les mineurs s’opposent plus globalement encore à l’offensive générale que livre dans le contexte actuel de crise, le capital contre l’ensemble du prolétariat en Espagne, en Europe et dans le monde.

Cette lutte pourrait donc revêtir un caractère décisif. L’Etat l’a compris. Il sait cette fois ne pouvoir céder. Reculer en cette période pourrait ouvrir la voie au cortège de revendications portées par les différents secteurs qui se sont massivement mobilisés en mars contre la réforme du travail. Les mineurs, pour leur part, ont bien conscience de jouer dans cette partie bien plus que la défense d’un simple travail. La fermeture des mines signerait la destruction pure et simple de leur mode de vie, l’éradication d’une organisation sociale et collective héritée de décennies de luttes avec pour chacun d’eux, en perspective, le cortège d’épreuves personnelles qui ne manque jamais de s’abattre en pareille circonstance. La forte mobilisation des femmes et compagnes de mineurs de ces derniers jours en exprime la conscience bien acquise.

Il reste à observer dans les temps à venir le rôle que vont jouer les organisations syndicales officielles : CCOO/UGT. Une certaine autonomie semble pour le moment caractériser le mouvement, en particulier dans le choix et la manière de mener les actions sur le terrain : blocages de routes, barrages, etc… Le déroulement de la “Marche Noire” et son issue ne manqueront pas de nous renseigner sur la question…

Pour notre part, en relayant quelques textes et vidéos aux vues de la tournure que prend cette lutte, nous souhaitons apporter notre soutien et exprimer notre solidarité envers les femmes et les hommes engagés dans ce mouvement contre l’Etat et le patronat espagnol.

 

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Plus concrètement, nous entamons une série d’actions afin, déjà, de rendre localement visible cette lutte. La première s’est déroulée le mercredi 27 juin au matin. Une banderole fut déployée au dessus de l’autoroute A 16 entre Boulogne-sur-mer et Calais. D’ autres suivront. D’ores et déjà, nous engageons celles et ceux qui souhaitent débattre et envisager collectivement des suites à cette action à nous contacter à l’adresse de la Mouette : lamouette.enragee@wanadoo.fr

 

Suivi de la stuation de ces dernières semaines :


Le 07/06/12 http://oclibertaire.free.fr/spip.php?article1184
Le 11/06/12 http://oclibertaire.free.fr/spip.php?article1187
Le 15/06/12 http://oclibertaire.free.fr/spip.php?article1193
Le 19/06/12 http://oclibertaire.free.fr/spip.php?article1199

Le 27/06/12 http://www.controappuntoblog.org/2012/06/28/espagne-les-mineurs-enlutte-
nouvelles-barricades-sur-les-routes-et-voies-ferrees-des-asturies-3-mineursarretes-–-
27-juin-2012/

 

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La grève des mineurs en vidéo :

http://mas.lne.es/huelga-minera/videos-huelga-minera.html

 

Quelques photos :

http://periodismohumano.com/economia/la-batalla-del-pozosantiago.html

La solidarité :


– Une petite vidéo : http://www.youtube.com/watch?v=IzGlxbPrmKo&feature=related
– Solidarity with Spanish miners : http://www.workersliberty.org/story/2012/06/13/solidarity-spanish-miners
– Lettre de soutien d’anciens mineurs britanniques des grèves de 1984-1985 aux
mineurs espagnols en grève + Lettre d’un mineur asturien : http://www.millebabords.org/spip.php?article20973
– Un appel à récupérer 6000 euros pour la marche des mineurs de León : http://www.lanzanos.com/proyectos/mineros/
-L’association des comarcas (cantons) minières d’Espagne appelle les municipalités minières
européennes à soutenir la poursuite de l’activité minière en faisant pression sur le
gouvernement : http://www.lavozlibre.com/noticias/ampliar/601416/acom-espana-solicita-a-ayuntamientosmineros-
europeos-que-insten-al-gobierno-a-cumplir-los-planes-de-la-mineria

– Des choses commencent à se faire en termes de communication… http://www.periodismociudadano.com/2012/06/21/resistenciaminera-en-las-redes-sociales

 

 

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Marchandises, transport, capital et lutte des classes

Marchandises, transport, capital et lutte des classes

 

     Echanges et mouvement vient d’éditer (mai 2012) une brochure intitulée «  Marchandises, transport, capital et lutte de classes  ».

 

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   Ce texte engage une analyse des évolutions récentes de la structuration capitaliste ; toutes engendrées par ce que l’on appelle « la révolution des TIC » ( Technologie de l’ information et des communications).

   On y décrit un capitalisme aux prises avec toutes les contradictions engendrées par son propre développement  ; il n’ y a pas une crise mais des crises : sociale et humanitaire, énergétique, écologique, financière, productive, sociétale… chacun semblant se débattre dans sa crise de proximité sans chercher à briser ces barrières et frontières.

    Lorsque l’écran de fumée des «  solutions  » réformistes se dissipera, les intérêts communs des peuples prendront une consistance telle que la bourgeoisie n’aura d’autre issue possible qu’une répression exponentielle. Déjà, plusieurs pays adoptent des mesures législatives pour se prémunir de toute convergence.

 

Vous pouvez commander cette brochure par email (echanges.mouvement@laposte.net ) prix 3€

 

TABLE DES MATIÈRES :

  • LES TRANSPORTS DANS L’ EXPANSION MONDIALE DU CAPITAL
  • LES TRANSPORTS DANS LA RESTRUCTURATION CAPITALISTE
  • LE CONTENEUR, ÉLÉMENT CENTRAL DU PROBLÈME DES TRANSPORTS À L’ ÉPOQUE MODERNE
  • UNE NOUVELLE ANCIENNE INDUSTRIE : LA LOGISTIQUE
  • LES AVATARS DES AUTRES CIRCUITS DE MARCHANDISES SPÉCIFIQUES
  • LES CONSEQUENCES DE LA REVOLUTION DU CONTENEUR
  • CONSEQUENCES SUR LA STRUCTURE DU CAPITALISME
  • LES CONSEQUENCES SUR L’ ORGANISATION DU TRAVAIL
  • FRAGILITE ET VULNÉRABILITÉ DU SYSTÈME DE TRANSPORT
  • LA TRANSFORMATION DES CONDITIONS DE TRAVAIL, LA DIALECTIQUE CAPITAL-TRAVAIL
  • LES LUTTES ET LEUR IMPACT SUR LE PROCÉS DE PRODUCTION
  • LES TRANSPORTS ET LA CRISE ECONOMIQUE
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Fin de la grève chez Draka Calais.

Fin de la grève chez Draka Calais.

Suite de notre brève sur la longue grève dans l’usine Draka à Calais (à lire ici), nous avons appris la levée des piquets de grève, le lundi 7 mai alors qu’ils duraient depuis le jeudi 12 avril. Voici un court entretien avec un des ouvriers de la boîte sur les conditions dans lesquelles s’est opérée la reprise du travail. 

 » Après plus de trois semaines de grève on a décidé de reprendre le travail parce que financièrement c’est difficile pour les familles ; maintenant chacun essaie de re-négocier les remboursements de prêts avec les banques, etc… On n’a rien obtenu mais on n’est vraiment pas déçu de ce que l’on a fait (…) La solidarité des usines des alentours a été forte car une grève longue comme la notre on n’en a pas vu sur Calais depuis longtemps. Les familles ont aussi joué un rôle important, elles passaient et participaient au piquet de grève (…) On connaît la situation sociale de la ville et on sait qu’une grève comme la notre semble difficile à comprendre pour certains, mais ce sont tous les reculs que nous vivons au travail qu’on ne peut plus admettre (…)

On est resté uni pendant toute la grève, c’est bien la preuve que le mécontentement est profond (…) Le jour de la reprise, on a retenu l’huissier un bon moment en faisant une farandole autour de lui (…) On sent qu’il ne faudrait pas grand chose pour que ça reparte. Il y en a certains qui aujourd’hui dans l’usine rasent les murs; le patron est resté planqué dans son bureau (…) On n’a rien obtenu mais ce n’est pas peut être pas fini, on peut mener des actions au sein de l’usine elle-même (…) Maintenant l’enjeu est d’obtenir l’étalement des jours de grève (…)  »

A suivre …

Boulogne-sur-mer . 14/05/2012

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Rendez-vous le mercredi 30 mai au TGI de Boulogne-sur-Mer pour soutenir nos camarades

Rendez-vous le mercredi 30 mai au TGI de Boulogne-sur-Mer pour soutenir nos camarades

 

   Suite aux arrestations du 29 mars dernier (pour plus de détails, voir ici), les 6 militants concernés sont convoqués en justice pour outrage et/ou rébellion contre la PAF ou les CRS le 30 mai à 8h30 au TGI de Boulogne-sur-Mer.

    Ce nouvel épisode d’intimidation policière et judiciaire ne fait que dévoiler, une fois de plus, les processus répressifs mis en œuvre. Ne soyons plus étonnés, ces violences organisées sont pensées politiquement pour détruire toute solidarité et lutte.

    Il est temps de construire une réflexion et des actes pour se rassembler et enrayer la machine à procès et à isoler.

    C’est pourquoi il importe d’être massivement présents le 30 mai 2012 au TGI de Boulogne-sur-Mer à 8h30 pour soutenir nos camarades !

Tribunal

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DRAKA Calais : une grève partie de la base et qui dure …

DRAKA Calais : une grève partie de la base et qui dure …

Depuis trois semaines, la grève à l’ usine Draka de Calais touche un secteur dit “de pointe” et en expansion(1), celui de la fabrication des câbles de fibre optique. Cette lutte se caractérise autant par sa durée : plus de trois semaines de grève, que par la volonté et l’unité affirmée de la base qui a poussé les représentations syndicales à passer à la vitesse supérieure. Nous avons rencontré quelques travailleurs du site, deux syndiqués à la CGT et à la CFDT et un ouvrier non syndiqué avec lesquels, une heure durant, nous avons discuté des raisons et des modalités de leur grève.

“Au départ, on a lancé les débrayages dans le cadre des NAO(2), mais ce sont les gars qui nous ont poussé à enclencher la grève que l’on reconduit chaque jour depuis le 12 avril (…) ici tout le monde en a marre …” La grève chez Draka est partie de la base et se reconduit collectivement sur le piquet où la rotation des équipes correspond à celle des postes de travail. Les grilles de l’usine sont bloquées, la production à l’arrêt et rien ne sort ni ne rentre du site depuis trois semaines. La direction a saisi le tribunal de Boulogne-sur-mer qui a demandé la levée du blocage. Pour le moment, les ouvriers n’ont pas accepté. On nous explique qu’auparavant l’entreprise assurait elle même la livraison de la marchandise mais que ce n’est plus le cas aujourd’hui; les patrons ont externalisé le transport et demeurent ainsi gagnant sur ce segment de la masse salariale aussi bien en temps normal que dans le cadre d’une lutte …

Les raisons de la grève

L’usine de Calais auparavant propriété d’Alcatel est désormais passée sous le contrôle du groupe italien Prysmian (3). Cent seize personnes y fabriquent de la fibre optique terrestre. La production regroupe les deux tiers des effectifs, le tiers restant se compose de l’encadrement qui ne soutient pas le mouvement. “ C’est à nous, la production, que l’on demande systématiquement de faire des efforts. On n‘a pas touché de participation aux bénéfices depuis des années par contre les cadres reçoivent des bonus en plus de leurs 2 % d’augmentation annuelle “(…)

“Pourtant les patrons font des bénéfices; ils ont gagné 15 millions d’euros l’année dernière, on a donc réclamé 3 % d’augmentation et 1000 euros de prime.Ils nous ont proposé 1,6 % et une prime de 0,6 % pour certains d’entre nous seulement… Mais ce n’est pas tout, ils nous reprennent 4 jours de RTT dans l’année et veulent réorganiser les postes. La direction souhaite passer certains d’entre nous en 3×8 et d’autres en 5×8; les effets sur notre santé sont importants d’autant que la moyenne d’âge dans la boîte tourne autour de 45 ans. Il n’y a pas eu d’embauche depuis plus de 10 ans et les départs en retraite ne sont pas remplacés. Ils réorganisent la production pour nous faire supporter la charge de travail supplémentaire… »

Quelles sont les réelles intentions de la direction ?

Depuis le début de la grève, les patrons n’ont pas remis les pieds à l’usine : “ …Ils ont peur qu’on les séquestre…” plaisante un ouvrier. Pourtant, l’arrêt de la production devrait peser dans le rapport de force et le manque à gagner inciter la direction à relancer les machines. Le passage des cadres sur les piquets faisant porter la responsabilité de la situation aux ouvriers est classique mais les insinuations sur la “fermeture de l’usine” laisse planer le doute sur les réelles intentions de la direction. “Oui, ils perdent du fric mais ils ne bougent pas pour autant; on ne voit personne et ils ne répondent pas. On ne peut s’empêcher de penser à une fermeture d’autant qu’ils évoquent toujours le site de production en Espagne où les coûts sont moins chers…”

“On se sent isolés, on lutte seuls …”

“Au départ c’est le site de Douvrin qui est parti en grève trois jours consécutifs, c’est une usine importante qui compte plus de trois cents personnes. Malheureusement au moment où l’on a arrêté le travail, ils ont repris… Si les deux sites étaient à l’arrêt en même temps on aurait plus de force… Ici on se sent isolé, on lutte seuls et on ne voit personne. Les boîtes d’à côté : ASN, Eurotunnel, Brampton, Nexans, P &O sont venues nous soutenir et ont organisé une collecte… On s’est adressé à la Mairie(4)qui n’a pas répondu. De son côté Philippe Blet(5)nous a fait savoir qu’il n’avait pas d’argent… Pourtant, pour financer le projet “Calais Nord” et les J.O(6)ça ils en ont du fric ! On n’a pas vu non plus les Unions Locales se bouger beaucoup, deux ou trois personnes sont passées et c’est tout …

De toute manière on ne rentrera pas comme ça, on a perdu un mois de salaire et pour l’ambiance à venir dans la boîte ce n’est pas possible…

Boulogne-sur-mer le 05/05/2012.

Notes : 

(1)Daniel Percheron, président socialiste du Conseil Régional annonçait dernièrement la programmation d’un plan de câblage du territoire qui s’achèverait en 2025.

(2)N.A.O : Négociations Annuelles Obligatoires.

(3) Prysmian ex société Pirelli a été constitué en 2005 par le groupe Goldman Sachs

(4)La Mairie de Calais anciennement tenue par le PCF est passée aux mais de l’UMP aux dernières municipales.

(5)Philippe Blet est le premier adjoint membre du PS de la maire UMP de la ville de Calais, il est par ailleurs président de la communauté d’agglomération.

(6) La communauté d’agglomération du Calaisis a investi 300 000 euros dans l’accueil des prochains Jeux Olympiques qui se dérouleront à Londres cet été.

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La Mouette Enragée n°30 vient de paraître !

La Mouette Enragée n°30 vient de paraître !

 

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