Prochainement, un nouveau centre de coopération entre polices anglaise et française sur le littoral

Prochainement, un nouveau centre de coopération

entre polices anglaise et française sur le littoral

S’il est un terrain sur lequel les affres du Brexit ne semblent avoir de prise, c’est bien celui des relations entre services de police. Depuis peu, un “Centre Conjoint d’Information et de Coordination franco-britannique (CCIC)” vient de s’ajouter à la longue liste des instruments de contrôle et de répression qui au fil des années ont transformé la ville de Calais et sa périphérie en un véritable camp retranché. 

C’est à l’académie militaire royale de Sandhurst lors du 35e sommet franco-britannique que la décision de construire ce nouveau centre a été arrêtée. Le projet résulte des discussions menées à l’époque entre le socialiste Bernard Cazeneuve et Theresa May. Comme d’ordinaire, l’objectif vise à améliorer la coordination entre services de polices des deux côtés de la Manche par la “transmission d’informations plus rapides et la gestion de crise traitée directement sur place.

C’est au sein du CCIC que sera désormais transféré le centre de coordination du port de Calais. Les entreprises de transport Trans-Manche et leurs services de sécurité seront également associées à son activité.

Au coeur de la zone commerciale

Comme le centre de rétention à son époque, c’est en plein coeur de la zone commerciale “Cité-Europe”, dissimulé derrière les enseignes rutilantes et au milieu des éoliennes, que le nouveau bâtiment de 360 mètres carrés se construit. Tout un symbole …

Plusieurs décennies de politique répressive et criminelle menée par les Etats français et anglais sur le littoral ne sont jamais parvenues à endiguer les déplacements de populations victimes des désordres de ce monde et déterminées à survivre malgré tout. L’arsenal invraisemblable auquel recourent ces deux états a certes rendu les passages plus difficiles au fil du temps, et surtout plus dangereux, mais ne les a jamais empêché totalement et ne les empêchera jamais. 

Des fortunes englouties contre les populations, ici et ailleurs

Le coût de ce chantier s’élève déjà à la somme de 1 844 166 euros hors taxes et il n’est pas encore achevé. Depuis une vingtaine d’années, sur le seul littoral de la Côte d’Opale, ce sont des centaines de millions d’euros qui ont été engloutis dans la chasse aux étrangers. Qu’on ne s’y trompe pas, chaque nouvel édifice érigé par les Etats afin de restreindre la liberté de circulation sur leur sol, n’est que l’antichambre des mesures à venir contre la fraction la plus étrillée de la population : les travailleurs, les chômeurs, les retraités et les jeunes. La solidarité internationale et de classe est plus que jamais à l’ordre du jour.

Boulogne-sur-mer, le 25/10/2018

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