Nouveau procès à l’encontre de militant-es solidaires des sans papiers de Calais : résumé d’une journée tristement banale au TGI de Boulogne-sur-mer.

Nouveau procès à l’encontre de militant-es solidaires des sans papiers de Calais : résumé d’une journée tristement banale au TGI de Boulogne-sur-mer.

 

Voici un résumé factuel fait par un camarade présent au tribunal lors de l’audience des militants No Borders le 5 septembre 2012.

 

 

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Deux procès nous concernent: un avec 5 inculpés contre les PAFeux pour rébellion (et outrage pour le copain Egyptien), l’autre avec une inculpée contre les CRS pour outrage et rébelion.

Un beau cortège est là pour nous accueillir, une bonne quinzaine de policiers sont présents pour la sécurité du tribunal. Les gardiens du tribunal ont bien été briefés et sont très antipathiques dès notre arrivée.

A noter aussi que deux journalistes sont présent, l’habituelle râleuse de Nord Littoral, qui n’a jamais caché sa proximité avec les agents de la PAF! Le second est un pigiste de la voix du nord, qui est tout simplement un ancien agent de la PAF ! On peut donc s’attendre a de très bon articles dans ces deux torchons qui n’ont plus grand chose a prouver a ce niveau là…

 

On peut aussi féliciter la toute jeune procureure qui aujourd’hui faisait son premier jour au sain du tribunal de Boulogne et son premier jour tout court en tant que procureur! 25 ans à tout casser, tout juste sortie de l’école pour protéger les flics, donner un cour de citoyenneté à l’audience, décider de notre vie et surtout essayer de faire condamner nos ami(e)s! Chapeau bas mademoiselle… N’est pas procureur n’importe qui!

 

Sur le procès contre les PAFeux, comme d’habitude il s’agit de Gaël Bertaux, Christophe Dahm et Nadjet Mat Mat! Je ne les présente plus… Cependant seul Bertaux et Dahm sont sur le banc des plaignants car Mat mat ne désire pas se porter partie civile et donc toucher des indemnités en cas de condamnation des copains. Elle reste sagement au fond de la salle pour soutenir ses petits camarades! La solidarité policière est irréprochable…

 

Bien évidemment la version de nos amis et la versions des policiers sont complètement différentes. Les policiers reconnaissent cependant que Jamal pissait le sang dans le camion, qu’ils ont été obligés de maintenir sa tête pour éviter que le sang ne coule partout et surtout sur leurs beaux uniformes. L’un des deux policiers va même jusqu’à accuser jamal de se mordre la lèvre pour pisser encore plus le sang… Il déclareront par la suite que vu les circonstances, ils considèrent tout deux que leurs interventions ont été faites dans les règles et surtout de manière très propre!

 

Une fois de plus, globalement les déclarations des policiers ne tiennent pas! L’un dit avoir reçu une bouteille d’eau a un endroit, alors que dans leurs dépositions ils l’avaient reçu ailleurs… Ils déclarent avoir reçu de nombreux coups, mais aucune trâces (ou très faibles) ne sont constaté ensuite par le médecin! Une série de déclarations qui sentent le mensonge à plein nez

 

Notre camarade questionnée sur le déroulement des faits parlera beaucoup et expliquera la situation tel qu’elle l’a vécue de manière très détaillée, au point que l’avocat des parties civiles se trouve un peu dérangé par cette intervention et demande qu’on arrête de la faire parler. Pendant ce temps la Miss bertaux et Dahm, avec leur naturel manque de respect, chuchotent, et s’agitent sur leurs banc afin peut être de se rassurer et de montrer leurs désaccord avec notre amie (ce dont on ne doute absolument pas d’ailleurs).

 

Marie Hélène Calonne, notre avocate, met en lumière, dans un discours beaucoup plus politique qu’à son habitude, de nombreuses autres évidences et irrégularités du dossier.

 

Malgré cela, notre toute fraîche procureure décide de demander 6 mois de prison avec sursis pour chacun des prévenus. Elle ajoute ainsi qu’avec cette « épée de Damoclès sur la tête il ne recommenceront pas ». L’avocat des flics demande quant-à-lui des dommages et intérêts qu’il laisse à la cour le plaisir d’évaluer.

 

L’audience est levée, tout le monde sort, les policiers venus surveiller les méchants casseurs finissent leur service avec les remerciements du procureur général, Jean Philippe Joubert.

 

Le second procès débute une heure après. Notre copine suédoise n’étant pas sur place, il s’agit donc d’un procès avocat contre avocat. Accompagné du fils d’une copine (un jeune de moins de 12 ans), je décide d’aller quand même assister à l’audience. Le policier chargé de la porte de la salle d’audience semble surpris de me voir rentrer et me demande la raison de mon retour. je lui explique que je viens pour le procès d’une copine NoBorder. Il m’explique que le procès est passé, je lui répond que je viens pour le second! Et là, c’est la panique, il se retrouve alors seul policier (ces camarades sont rentrés chez eux) face à deux dangereux NoBorder, un de 12 ans et l’autre connu pour son agressivité… Il demande alors à l’huissier si d’autres forces de police sont prévues ou vont arriver! Que nenni! Marie Hélène Calonne suit la scène de loin et arrive, me demande ce qu’il se passe (entre temps nous nous sommes gentiment assis sur un banc) et là, le policier réitère sa question « y-a-t-il d’autres forces de police qui vont arriver »! MHC lui répond calmement et avec un petit sourire que non et que nous sommes là tout les deux pour tout casser dans le tribunal! Le policier se sent con et reconnaît difficilement qu’on ne représente aucun danger pour lui. Nous verrons malgré tout arriver deux policiers à vélo, probablement appelés en urgence face à ces dangereux terroristes.

 

Cette petite anecdote passée, on en vient au second procès! On reproche évidemment à la copine de pas être présente au tribunal pour s’expliquer; mais d’un autre coté, les CRS ne sont pas la non plus. Les versions des CRS accusent la copine de s’être jetée sur les policier et de les avoir insultés dans une crise d’hystérie! Une fois encore les deux versions ne coïncident pas : on se retrouve donc encore sur un cas de parole contre parole.

 

La toujours fraîche procureure demande pour ce cas-ci une peine de 3-4 mois de sursis. Les parties civiles demandent de lourde somme de dédommagement, autour me semble-t-il de 400-500€ pour chacun des trois agents! De quoi bien commencer l’année…

 

Pour ces deux procès, le délibéré sera rendu le 17 octobre!

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