Le point de vue du Collectif Jeunes en Lutte à propos des récents travaux d’agrandissement de Nausicaà

Le point de vue du Collectif Jeunes en Lutte à propos 

des récents travaux d’agrandissement de Nausicaà

Nous reproduisons ce texte rédigé par le collectif Jeune en Lutte* car nous le jugeons pertinent à double titre. D’abord, car il est à notre connaissance le seul texte qui porte une critique lucide à l’ encontre de ce que d’aucun ont salué, ici, comme une prouesse technique et une promesse d’avenir. Ensuite, et par conséquent, car il enfonce un coin dans l’idéologie du consensus. Les chantiers comme celui de Nausicaa, en plus d’être des mannes pour les magnats du BTP et des dispositifs de restructuration et d’appropriation de l’espace urbain, sont aussi des instruments à fabriquer du consentement. 

Les potentats locaux le savent, en usent et en abusent. L’avenir de la population boulonnaise, dont ils décident, seuls, depuis leurs cabinets privés, il se l’imaginent empruntant la voie rapide du tourisme. Un pari douteux et coûteux, qu’il s’agit de vendre à une population déboussolée  par la désindustrialisation. 

Le développement de comportements mercantiles et d’une mentalité servile

C’est cette réalité que les militants du groupe Hexa, au Pays-Basque, dénonçaient dans les années 80. Ils résistaient alors à ce même phénomène de touristification qui frappait la région où ils vivaient. Nous leur cédons le mot de la fin : “Une population confrontée à un tourisme massif acquiert très vite des comportements mercantiles, c’est à dire un esprit tourné vers l’appât du gain et du profit. Cela résulte du fait que, dépourvue de la moindre conscience de ce que représente réellement le tourisme, une bonne partie de la population s’est convaincue de son utilité et fait en sorte d’en retirer des avantages. 

Par ailleurs, le tourisme étant une activité économique à base de service, cela entraîne et développe bien sûr une mentalité de serviteur.”  

Boulogne-sur-mer, le 14/06/2018

*https://m.facebook.com/jeuneenlutteboulogne/

Hexa : (Herriko Exkertia Abertzaliak). Touristification, procès d’un été ordinaire. Juillet 1983. 

 

Nausicaà les raisons de la colère !

Jeunes En Lutte réaffirme ses valeurs écologiques à travers son engagement pour le respect de la planète et de l’animal.

Jeunes En Lutte appelle notamment à soutenir les actions di 17 juin à 14 h devant Nausicaà pour le respect de l’animal à l’initiative de One Voice et de Protection animale de france, notamment sur la question du requin-marteau ou de la raie manta qui n’ont rien à faire dans des espaces aussi réduits (20 raies et 10 requins dans un espace de 60 m de long sur 35 m de large avec une profondeur de 8 m. Il faut savoir qu’une raie manta peut parcourir 1 000 Km par jour, et les requins marteau ont l’habitude de vivre jusqu’à 100 mètres de profondeur).

Jeunes En Lutte dénonce aussi les conditions de travail dans lesquelles ont été réalisées le chantier : un ouvrier est mort suite à ses blessures lors de son empalement sur un bout de ferraille, ce qui n’a pas empêché Vinci d’arborer pendant des mois aux abords du chantier une pancarte : “ Si vous choisissez de travailler en sécurité, travaillez avec    nous ! 

Sur le chantier “Les terrasses de la falaise” accompagnant le chantier du grand Nausicaà, la boîte parisienne en charge de ce projet a embauché des dizaines de travailleurs détachés turcs, le principe du travailleurs détaché est de venir travailler dans un autre pays de l’union européenne au prix auquel il aurait été payé en Turquie. L’entreprise parisienne n’a donc pas les charges sociales à payer, créant un vrai dumping social. 

Des taris qui s’envolent : tarif adulte (13 ans et +) 25,9 € et tarif enfant 19,50 €. Auparavant, ces tarifs étaient de 19 € pour les adultes et 12 € pour les enfants. De plus, ces tarifs en forte augmentation pourraient prendre 3 € de plus quand les travaux prévus seront totalement finis. 

Moins d’espaces verts pour les enfants ! Ce grand Nausicaà ne s’est pas réalisé sans amputer un immense espace vert  ouvert 24h/24 au public (le seul) qui est le parc du Casino. 

Et qui paie pour cette catastrophe ? Ce sont les habitants de la Communauté d’Agglomération du Boulonnais en versant  notamment 1,6 millions d’euros chaque année et 50 millions (19 millions de subventions et 29 millions de prêts) sur les 100 millions que coûte le projet Grand Nausicaà.

Rassemblement devant Nausicaà le dimanche 17 juin à 14 h. 

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