Invitation à débattre le samedi 20 novembre à partir de 16 heures :  « Mouvement et perspective révolutionnaire :     où en sommes nous en 2021 ? »

Invitation à débattre le samedi 20 novembre à partir de 16 heures : 

« Mouvement et perspective révolutionnaire : 

   où en sommes nous en 2021 ? »

Dans le cadre de la commission journal de la revue Courant Alternatif qui se déroulera à Boulogne-sur-mer les 20 et 21 novembre 2021, nous organisons un débat ouvert sur le thème : Mouvement et perspective révolutionnaire : où en sommes nous en 2021 ?

Toute personne qui souhaite y participer peut nous contacter à l’adresse suivante  : lamouette.enragee@wanadoo.fr afin que nous lui précisions l’adresse à laquelle nous retrouver le samedi 20 novembre à partir de 16 heures. 

Introduction au débat : 

Mouvement et perspective révolutionnaire : 

où en sommes nous en 2021 ? 

L’activité des masses surgie ces dernières années en différents endroits du globe a parfois été qualifiée de révolutionnaire, que ce soit par certains des protagonistes ou des analystes extérieurs. Si le mot connaît un retour en grâce, il recouvre malgré son sens général communément admis, une variété de modalités, de pratiques et d’intentions associées aux profonds bouleversements survenus sur le temps long. 

Ainsi, le déplacement du «phénomène révolutionnaire» depuis les vieux centres historique du capitalisme -où il semble avoir disparu des esprits autant que des projets politiques, même les plus radicaux- vers d’autres continents, se caractérise par un glissement du principe vers la prévalence du politique sur le social dans le cours des événements. 

Que ce soit en Tunisie, en Egypte, au Soudan ou en Algérie, le système politique en place est accusé de bloquer délibérément et à son profit le développement économique. Le chômage, la pauvreté, l’absence d’avenir au pays frappe plus violemment les classes laborieuses mais obstrue également l’horizon des couches sociales intermédiaires. Il n’y a alors rien d’étonnant à ce que «la révolution» s’entende avant tout comme un phénomène de rattrapage démocratique que le pouvoir d’Etat tentera d’enrayer autant par la répression que par le putsch ou le coup d’Etat. 

Ailleurs, à Hong Kong ou au Chili, la question du suffrage universel, de la pluralité politique ou de la constitution inscrit, là aussi, ces événements dans le registre du contrat social cher à Rousseau, plus que dans celui «du gouvernement industriel des producteurs associés» du mouvement ouvrier révolutionnaire …

En France également, l’option révolutionnaire semble connaître un certain regain d’intérêt. Le mouvement des gilets jaunes, avec son fort contenu social et une composition de classe indéniable a parfois exprimé cette volonté de rupture. Mais l’effacement de la mémoire ouvrière et le fil rompu d’avec son épopée l’ont conduit, là encore, à privilégier la recherche de solutions politiques «plus démocratiques», comme le RIC, par exemple, entravant de fait tout dépassement du cadre de la reproduction dans lequel il s’est inscrit dès le départ. 

Quant à nos milieux, pour certains la question ne se pose même plus ; on se souvient en 2001 du fameux «Appel à l’unité des libertaires» qui relégua, tout comme les Sociaux-Démocrates un siècle avant lui, la révolution au rayon des accessoires. D’autres, par contre, semblent surestimer le lien, certes indispensable, entre le projet politique, peu interrogé (le communisme ; l’anarchisme) et la dynamique du mouvement, survalorisée. Mais la dynamique du mouvement, à elle seule, « pourvoira-t-elle à tout » ? Nous dispense-t-elle dès à présent de réfléchir, débattre, échafauder une perspective communiste en regard de la période ? Pouvons nous analyser un mouvement en regard du seul degré de conflictualité auquel il parvient, quand bien même ce soit l’expression qu’il s’est choisie, par défaut ou non. 

Dans son dernier ouvrage sur La Commune(1), Kristin Ross insiste sur l’importance des réunions de clubs divers et variés qui se tenaient dans les différents quartiers populaires de Paris. Ces réunions  étaient apparues bien des années auparavant et furent pour cette historienne les lieux d’élaboration de ce qui se concrétisera sous la forme d’une «Commune Sociale» qui, comme toujours, n’est pas tombée du ciel … 

  1. «L’imaginaire de la Commune». Kristin Ross. Ed La fabrique.

Boulogne-sur-mer, le 12/11/2021

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