Boulogne sur Mer, 5 février : la pause !

Boulogne sur Mer, 5 février : la pause !

La manif du 5 février était programmée à l’échelon national par la CGT. En certaines villes, dont Paris bien sûr mais aussi au Havre, la ville dont le premier ministre était maire, l’union sacrée se réalisait avec les Gilets Jaunes. Dans d’autres villes comme au Puy en Velay, ville dont Wauquiez a été maire, c’est une intersyndicale large ( CGT, FO, CFE/CGC, CFTC, FSU, Solidaires ) qui s’associe aux GJ et produit un appel commun. Enfin, on a pu dans plusieurs villes remarquer l’implication nette des Insoumis ( évidemment ) mais aussi du PCF  ou du NPA…

Quid de Boulogne sur Mer ?

À Boulogne, c’est l’intersyndicale restreinte CGT /FSU qui appelait. Solidaires local se ralliera finalement à l’appel.

Quant aux Gilets Jaunes, comme ils l’avaient fait aux rassemblements pour le climat, c’est naturellement qu’ils se sont invités à cette manifestation de grogne sociale et revendicatrice.

Petit matin en attendant le grand soir

Le déroulement fut tout-à-fait convenable, traditionnel et donc sans surprise. Le parcours classique Bourse du travail – sous-préfecture a été respecté à la lettre, les deux tours de pâtés de boutiques du centre ville compris.

À l’issue de la promenade, des prises de paroles attendues sur la répartition des richesses et des revendications afférentes : salaires, retraites, services publics, CICE et ISF… lesquelles allaient être peu de temps après déballées auprès du sous-préfet.

Solidaires ne se prêtera pas à cette entrevue, la jugeant à juste titre inutile. Dans le même esprit et avec l’habitude, quelques GJ prirent l’initiative, suivie de quelques autres manifestant-e-s, de se rendre à un rond-point près du casino Partouche. Là, rien de possible à une quinzaine de personnes. Après une pause friterie et trois passages machinaux des flics, la journée de contestation unitaire était close. Aussi, l’arrivée des syndicats n’a pas débouché sur une réelle impression de renfort.

Future or no future ?

That is all the question. Que va-t-il sortir de ce court compagnonnage d’errance dans les rues de la ville ?

On pourrait imaginer que, au nom de la « convergence des luttes », les énergies se conjuguent dans la rue, les boîtes, les lieux de consommation ou de paiement pour gagner. 

En l’occurrence, la fameuse convergence des luttes ne ferait sens que si les parties en présence exprimaient des attentes différentes, mais ce n’est pas le cas : les GJ sont précisément des exploité-e-s et des habitant-e-s aux conditions de vie intenable… leur lutte est donc celle de la condition ouvrière, laquelle s’est constituée jadis en syndicats pour se battre et survivre en restant unie en menant des combats par la grève, la vraie : générale et illimitée, l’occupation de l’entreprise, l’appropriation de l’outil de travail. Ça, c’était avant.

Certes, on peut penser à la lutte parallèle des lycéen-ne-s et des étudiant-e-s dont les intérêts sont fondamentalement liés à leur état de futur-e-s employé-e-s ou à la situation de leur famille ; de leur sphère sociale…  Ça, c’est un souvenir qu’on nous ravive depuis près de trois mois.

Il n’est que temps, et ce sera se faire violence dans les rangs des Gilets Jaunes comme dans ceux des syndicalistes ; il n’est que temps de chercher des réponses qui apporteront inévitablement des débats de fond, des affrontements, des choix cruciaux qui ne dépendront plus des professionnels détenteurs de nos conditions d’existence ou qui prétendent les adoucir en transigeant avec la bourgeoisie régnante.

Boulogne-sur-mer, le 07/02/2019

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