Projection-débat « Au pays d’Usinor »

Projection-débat « Au pays d’Usinor »

 

Image SLT-Usinor.

 

Quelles formes et quels contenus pour la lutte de classe aujourd’hui ?

 Régulièrement, universitaires, journalistes et autres “spécialistes” se donnent le petit doigt afin de nous persuader que dans nos sociétés démocratiques et libérales, la lutte entre les classes n’a plus cours. Selon eux, quelques formes de conflictualité perdurent ça et là mais tout au plus de manière résiduelle, comme les derniers soubresauts d’un archaïsme que la post-modernité achèvera de dissoudre.

D’ailleurs, pour qu’il y ait lutte, ne faut-il pas que deux acteurs s’affrontent ? Et nos experts d’achever leur démonstration en concluant à la disparition pure et simple de l’un des protagonistes et non du moindre : la classe ouvrière. Naturellement, nous savons qu’il n’en n’est rien puisqu’à l’heure actuelle six millions d’ouvriers hantent toujours le ports, les usines, les chantiers, les voies ferrées… Les restructurations industrielles ont certes modifié l’organisation du travail et la composition de la classe mais elles ont d’abord servi à imposer à l’ensemble des travailleurs de chaque secteur des conditions d’exploitation combinant : précarité, flexibilité et bas salaires. En fait de disparition des classes, on assiste à la prolétarisation rampante de l’ensemble du salariat. La vraie fausse classe moyenne, la préférée des faiseurs d’opinion en est aujourd’hui pour ses frais.

 

Nous, travailleurs, chômeurs, précaires, lycéens ou étudiants qui régulièrement nous retrouvons dans la lutte ne doutons pas de l’existence d’une communauté d’intérêts que nous opposons à celle des patrons et de l’Etat réunis. Mais la longue suite de reculs et de défaites que nous essuyons depuis plusieurs années nous invitent aujourd’hui à réfléchir sur les stratégies qui nous y ont conduit à plusieurs reprises. Nous savons que bientôt d’autres rendez-vous nous attendent et quela crise qui n’est en fait que le mode de régulation sociale qu’impose le capital dans la période aiguise les contradictions. Mais alors, quelle voie emprunter afin d’éviter les chausse-trappes d’un syndicalisme définitivement intégré à l’appareil d’Etat ou du mythe historiquement funeste pour les travailleurs d’un retour d’une majorité de gauche au pouvoir.

 

Nous n’avons pas de réponse définitive à apporter mais nous avons le fruit d’expériences partagées avec d’autres à soumettre à la discussion. Pour cela il nous a semblé intéressant d’introduire le débat par la projection d’un film qui retrace une expérience de lutte originale et régionale, celle des ouvriers d’Usinor-Dunkerque organisés au sein d’un syndicat qu’ils eux même crée dans ce but : le Syndicat de Lutte des Travailleurs d’Usinor Dunkerque.

Au pays d’Usinor.

Au Pays d’Usinor. Réalisateur, Richard Prost. 1983. 20 minutes.

Au pays d’Usinor raconte une partie de l’histoire du SLT, Syndicat de Lutte des Travailleurs, à l’usine sidérurgique d’Usinor Dunkerque. En 1983 un grave accident a lieu à la coulée continue, à l’aciérie. Pourtant le syndicat avait mis en garde la direction contre la modification des podiums où se trouvent les ouvriers pendant leur travail.

La plupart des militants provenaient de sections CFDT et furent exclus en 1979 pour cause de combativité excessive. Ils quittèrent plus tard la CGT n’arrivant toujours pas à faire entendre leurs voix.

Au moment de l’arrivée de la gauche au pouvoir, il n’est pas bon de s’opposer aux grandes centrales syndicales et de parler du SLT. Le film fut interdit de diffusion au Festival « Cinéma et monde ouvrier » à Saint Nazaire en 1985 et 1986.

Au Pays d’Usinor a été tourné grâce à l’Ecole Nationale Louis Lumière, puis il a été monté et terminé par la production aujourd’hui disparue Les Films des Millaudes. Il sort en salles en 1984 pendant trois semaines en avant programme du film d’Arthur Mac Caig « Euskadi Hors d’Etat ». 

Lieux et dates de la projection et du débat seront bientôt communiqués publiquement. En attendant, vous pouvez vous en informer à l’adresse électronique de la mouette : la mouette.enragee@wanadoo.fr mouette.enragee@wanadoo.fr

 

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