Paix aux chaumières, guerre aux palais !

Paix aux chaumières, guerre aux palais !

Internationalistes, nous refusons de nous laisser enrégimenter par l’un ou l’autre des deux camps qui ont jeté leur dévolu sur le territoire de l’Ukraine pour s’affronter militairement. 

Chacun à leur échelle, Poutine, Zelensky, Macron, Biden et consorts ne sont que des courtiers du Capital. En affaire un jour, nouant des alliances de circonstance, ils s’empresseront de les renverser au besoin et de s’affronter le lendemain si la protection ou l’expansion de leurs zones d’intérêts l’exigent. Ce petit jeu se termine toujours mal pour les populations qui en font les frais. C’est à un de ces dramatiques coups de théâtre auxquels nous assistons impuissants depuis peu. Un de ces événements qui, durant tout le XX°siècle, ont accompagné au rythme des convulsions du capitalisme les menées impérialistes des Etats. A tort, les populations de la vieille Europe se croyaient désormais épargnées par les conflits armés. Elles se figuraient les guerres reléguées aux confins des zones périphériques. Pourtant, la dislocation de la Yougoslavie et son partage en zones d’influence sous la pression des puissances impérialistes sonnait à l’époque comme une mise en garde. 

A bas tous les nationalismes !

Que le Kremlin abrite des canailles sanguinaires ne laisse planer aucun doute. Nous sommes conscients que Poutine et sa mafia ne reculeront devant aucune atrocité afin d’atteindre les objectifs qu’ils se sont fixés. Sa volonté s’accomplira au prix de la répression des populations qu’il tient sous sa coupe, voire des secteurs de sa propre bourgeoisie qui auraient l’intention d’entraver ses plans. Mais il fait beau voir l’Etat français donner la leçon à son homologue russe. Entendre Macron, comme avant lui ses prédécesseurs, pontifier sur la démocratie et les valeurs de l’Europe face à un tyran ou à un fou relève de l’invitation à la rêverie. Il suffit de jeter un coup d’oeil, même rapide, sur la politique internationale que mène l’Etat français en matière de soutien aux dictatures et de commerce des armes pour comprendre combien, chez ces gens là, les belles paroles s’envolent dès que se profilent de potentiels intérêts commerciaux ou stratégiques. Il semblerait même qu’une victime civile des pilonnages de l’Otan en Libye n’ait pas la même valeur qu’un martyr de la guerre en Ukraine(1). Du moins, peut-on le supposer depuis que Natacha Bouchard, la maire de Calais d’habitude peu réceptive à l’adversité qui frappe les exilés errant aux alentours de sa ville, s’est inexplicablement ouverte aux souffrances de réfugiés en provenance d’Ukraine…

Guerre de classe !

Certains se demandent comment agir ou intervenir en réaction à cette guerre. D’abord, en refusant de jouer les va-t-en-guerre et de tomber dans le piège de l’Unité Nationale et du poison patriotique, quel qu’il soit. Ensuite, comme d’habitude, en réclamant la libre circulation des personnes et l’ouverture des frontières, de toutes les frontières. Enfin, nous savons que notre camp, celui des travailleurs et des chômeurs, celui des prolétaires sera le premier et le seul à payer le prix fort de cette aventure criminelle. C’est donc, en Ukraine, en Russie, en France et ailleurs contre nos propres bourgeoisies que nous devons mener l’offensive. Macron, encore lui, entend nous protéger, dit-il. Lui, qui durant la pandémie n’a su qu’incarcérer à domicile l’ensemble de la population et dépecer l’hôpital public nous promet déjà, s’il est reconduit dans ses fonctions, de nous faire crever au travail. 

Cette guerre et ses conséquences s’offrent comme un nouveau moyen d’étouffer dans l’oeuf toute contestation sociale à venir. Nous devons au plus vite reprendre le chemin de la mobilisation dans les entreprises, dans les quartiers et dans la rue. Nous devons, dans la mesure du possible, tenter d’établir des contacts avec celles et ceux qui dans les Etats aux prises dans ce conflit tentent de s’y opposer. En Russie, par exemple, des féministes, bravant la répression d’État, constituent l’un des mouvements sociaux les plus actifs. Désormais, elles s’unissent dans la résistance contre la guerre de Vladimir Poutine en Ukraine(1).

Contre le chaos capitaliste, pour la révolution sociale !

Cette guerre n’est qu’une catastrophe supplémentaire qui s’ajoute à la longue liste des méfaits d’une civilisation capitaliste frappée de crise profonde, et peut-être même agonisante. Face au chaos qui est là, à la montée des nationalismes et des replis identitaires, nous devons retrouver le chemin qui mène à l’émancipation sociale et à la solidarité de classe internationale. La nécessité d’un nouvel horizon pour l’humanité s’impose donc avec acuité, mais cet espoir ne sortira pas des urnes, ni ici, ni ailleurs, ni demain, ni jamais. A bas la guerre ! A bas tous les gouvernements !

   

Cette exigence politique remet la nécessité de la Révolution Sociale

à l’ordre du jour !

Boulogne-sur-mer, le 05/03/22002

(1) Pour le politicien Jean Louis Bourlanges, les réfugiés de guerre ukrainiens constitueraient «sans doute une immigration de grande qualité».

(2) https://rapportsdeforce.fr/linternationale/ukraine-des-feministes-russes-lancent-un-appel-a-sopposer-a-la-guerre-partout-dans-le-monde-030212949

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