Parution du nouveau numéro de la revue Courant Alternatif réalisé par les camarades de Lille et Boulogne-sur-mer

Parution du nouveau numéro de la revue 

Courant Alternatif

réalisé par les camarades de Lille et Boulogne-sur-mer

 

Ce numéro du mensuel Anarchiste-Communiste a été préparé conjointement par les camarades de de L’OCL de Lille et ceux de la Mouette Enragée de Boulogne-sur-mer. Nous livrons le sommaire et l’édito de ce numéro que vous pouvez vous procurer en le commandant à l’adresse suivante :             OCL/Égrégore, B.P. 81213, 51058 Reims Cedex

 

Algérie, France, Venezuela … l’espoir est dans la rue !

SOMMAIRE

Edito page 3 A la croisée des chemins …

classe en lutte

pages 4-5 Gilets jaunes à Mantes

pages 5-6 Toulouse en jaune

pages 6-7 Droit de manifester… mais sans trouble de l’ordre public

page 8-9-10 En Belgique ça chauffe aussi

luttes de femmes

page 11 Grève du 8 mars

classe en lutte

pages 12-13 Sucreries, la note est salée !

pages 13-14-15 Cordistes en colère, cordistes solidaires

pages 15 RSA : contrôle durci, contrôle puni !

big brother pages 16-17

vertement écolo pages 18

classe en lutte

page 19-20-21 Lutte collective dans les CRA

pages 21-22 Opportunisme d’Etat et complotisme de circonstance

musique

page 23 Fred Alpi chanteur et romancier

international

pages 24-25 espagne : La Catalogne bouscule l’échiquier de l’Etat espagnol

pages 26-27 espagne : Vox, un parti d’extrême-droite qui monte…

pages 28-29 algérie : Cette rue est à nous, cette rue est nous

pages 30-31-32 venezuela : La mobilisation d’en bas est ignorée

si on regarde vers le haut

Editorial 

A la croisée des chemins …

A quelques semaines d’intervalle, un vent de contestation et de liberté s’est mis à souffler par delà les deux rives de la Méditerranée. Comme ici, en France, la défiance et le discrédit n’épargnent aucune formation politique là-bas, en Algérie. Que celles-ci évoluent dans la sphère du pouvoir ou qu’elles se débattent dans l’opposition, dorénavant la disgrâce ne préserve plus grand monde. Cette vague puissante, que bien peu auraient imaginé voir se dresser il y a quelques temps encore, déferle aujourd’hui et bouscule de sa seule force un pouvoir pantelant soutenu, pour combien de temps encore, par la présidence française et des puissances impérialistes. 

Nul n’aura manqué de relever les analogies qui unissent, par delà la singularité des circonstances, ces deux élans porteurs d’espoir. En France, la décomposition du système bourgeois de la représentation est peut-être plus avancée qu’on ne le croit. Comme en Algérie, le phénomène de l’abstention s’est amplifié ces dernières décennies et l’affaissement progressif du corps électoral s’accompagne désormais de la contestation ouverte des institutions. Certes et pour le moment encore, les scénarios de substitution que le mouvement des Gilets Jaunes brandit dans son opposition au gouvernement Macron alimentent toujours un citoyennisme spécieux. Mais on discerne derrière tout cela bien plus qu’une simple correction démocratique. L’ interaction entre mécontentement économique et politique est souvent le signe de profonds bouleversements qui s’annoncent.

Depuis de longues années, la démocratie républicaine ne concède plus aucune avancée sociale qui légitimerait un tant soit peu aux yeux d’une partie grandissante de la population le titre dont elle aime à se parer. Pire, sans même évoquer les frasques de la caste qui intrigue au sommet de la pyramide, sa domination sans concession semble parfois menacer jusqu’à l’équilibre de l’édifice sur lequel elle repose. Contrairement à ce que suggèrent nombre de Gilets Jaunes, le pouvoir n’est nullement concentré en un seul lieu et incarné en une seule personne. En décembre le gouvernement avait reçu la recommandation du patronat de céder un peu afin de ne pas perdre beaucoup. Les mesures annoncées furent d’autant plus faciles à prendre qu’elles ne coûteraient rien à Geoffroy Roux de Bézieux et ses amis et moins encore aux cadors du CAC 40. Depuis, la crise sociale se doublant d’une crise de pouvoir, il reste à savoir combien de temps l’impéritie de cette équipe gouvernementale contestée jusqu’au sein de sa propre classe lui permettra de se maintenir. Le patronat a soutenu le candidat Macron, mais celui-ci s’arcboutant dans l’isolement d’un pouvoir oligarchique, le doute semble avoir gagné jusqu’aux plus enthousiastes de ses premiers appuis. 

Cédant parfois à l’affolement, la macronie peine à garder la tête froide. Ainsi, à peine son one man show terminé, que le président de la république invite l’armée à prendre place dans la ronde répressive des samedis de mobilisation. L’image est forte et en rappelle d’autres. Son Nouveau monde n’étant que la copie conforme de l’ancien, il croise comme ses prédécesseurs l’art si contemporain de l’imposture et celui de la violence la plus débridée. Mais cette fois encore, la réponse qu’il reçut de la rue fut cinglante. En se mobilisant plus nombreux que les samedis précédents, les manifestants lui ont fait savoir qu’ils ne céderaient ni à la peur ni à la manipulation. Démonstration faite que ce mouvement n’a rien perdu de sa détermination, qu’il a gagné en confiance et poursuit son évolution. 

Impressionnant !

Derrière la mobilisation algérienne, plus impressionnante encore, on retrouve la même logique qui impose par des mesures d’austérité et l’autoritarisme la baisse du coût du travail. A coups de privatisations, d’entrave au droit de grève et de transformation du droit du travail, le pouvoir d’achat des salariés a chuté. Plusieurs millions de personnes et notamment les plus jeunes vivent dans une grande précarité. Ils alternent période de chômage et recours au secteur informel qui pèse pour près de 50 % du PIB du pays.

Crise de régime, certes, mais aussi crise d’un modèle d’Etat hérité du colonialisme et dont il a reproduit à son profit un certain mode de fonctionnement. Dès ses origines, ce pouvoir s’est retourné contre la société et s’est maintenu en vie à ses dépens. Cet appareil militaro-étatique se prévaut toujours d’une histoire réécrite et largement usurpée. Après avoir neutralisé toute forme d’opposition politique active, il a acheté la paix sociale et s’est constitué  une clientèle en redistribuant une part de la rente gazière et pétrolière. 

Dans le contexte actuel de crise internationale, l’affaissement de la valeur de cette rente sur le marché mondial et par conséquent des ressources induites entre directement en contradiction avec une demande sociale qui, elle, ne cesse de croître. Bien avant les manifestations qui battent le pavé depuis plusieurs semaines, de nombreux conflits sociaux avaient éclaté, notamment autour de la question du logement et de l’accès aux biens et services de première nécessité. Là encore, ce scénario en évoque un autre, celui enduré par les masses les plus pauvres du Venezuela. 

Pour le moment, le pouvoir en place tente de gagner du temps et de se maintenir en donnant l’impression de faire des concessions face à la pression de la rue. La mise à l’écart du président est l’un des signes envoyés par le pouvoir en guise de bonne volonté. Ce dernier a tracé une feuille de route ouvrant la voie à une période de transition. Comme en pareille circonstance, il s’agit de donner le sentiment que les choses bougent afin que surtout, rien de fondamental ne change. 

Le patronat et les libéraux qui avaient soutenu le cinquième mandat de Bouteflika accompagneront le processus en cours tout en jouant sur les deux tableaux : soutenir les revendications populaires le temps que la rue ne se dotera pas de ses propres structures de représentation ou de pouvoir, tout en se présentant comme le seul artisan crédible des réformes libérales déjà entamées par le régime en place « pour le bien du pays ». 

Quelle sera la réponse de la rue algérienne ? Pour l’instant, cela reste l’inconnue. Comme en France, le mouvement s’est organisé autour d’un mot d’ordre simple et consensuel, celui du départ du chef de l’Etat. Et comme en France, les travailleurs ne sont pas entrés massivement dans cette lutte en recourant à l’arme de la grève. La mobilisation est largement interclassiste, et les professions intellectuelles : journalistes, avocats, notables, etc… y jouent un rôle important. Le principal syndicat ouvrier l’UGTA, à la solde du pouvoir, s’oppose évidemment au mouvement quand bien même il a lui aussi réclamé le départ de Bouteflika. Pour le moment, les travailleurs n’apparaissent pas encore en tant que force organisée dans cette lutte mais des grèves éparses ont éclaté dans différents secteurs comme ceux de la sidérurgie, de l’enseignement ou des ports. A Oran, les travailleurs du port en grève ont réclamé le départ du secrétaire national de l’UGTA, ainsi que de toute « la mafia » au pouvoir. Sur leur banderole on pouvait lire : « Syndicat de la honte, partez ! Levez l’ancre, il est temps. »

Commission journal de Lille/Boulogne-sur-mer

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