Acte 15, le 23 février au « rond-point des oies ».

Acte 15, le 23 février au « rond-point des oies ». 

« En dernière instance, l’État est une bande d’hommes armés » F. Engels. 

Ebranlée par plusieurs mois de contestation sociale, la bourgeoisie tente avec difficulté de se ressaisir. Afin d’y parvenir, elle nous rejoue le coup de l’union nationale à travers la voix de ses principaux émissaires politiques. Les campagnes de propagande menées jusqu’au sein des écoles se multiplient, relayées par les médias mais également par une partie de l’opposition parlementaire, chacun appelant à tour de rôle à mettre fin au mouvement. La prochaine loi dite « anti-casseur » approuvée et inspirée par la droite(1) n’est qu’une pièce supplémentaire rapportée à un arsenal répressif qui ne semble plus connaître de limite. 

Déjà, durant la lutte contre la « loi travail », la gauche avait largement usé et abusé des prérogatives d’exception que la promulgation de l’Etat d’urgence lui avait permis d’introduire dans le droit commun. Tout manifestant un peu averti n’a pas attendu la fameuse note du procureur de la République de Paris Rémy Heitz, pour savoir que c’est l’acte de manifester que l’Etat entend vider de son sens. Qu’il soit un « droit inscrit dans la constitution » comme les politiciens aiment à le rappeler pour se disculper ne change rien à cette évidence.  

Acte XV ! On reprend les ronds points !

En se donnant rendez-vous sur le « rond-point des oies », les Gilets Jaunes du boulonnais avaient déclaré vouloir « revenir à la base, là où tout à commencé ! ». De leur côté, ceux de Marquise avaient lancé un appel similaire et s’étaient regroupés aux alentours d’un hypermarché. Appelé à 14 heures, le rassemblement local a attiré une quarantaine de participants mais n’a manifestement pas réussi à tenir les objectifs qu’il s’était fixé. 

police partout …

En arrivant sur les lieux une heure plus tard, nous avons croisé les derniers Gilets Jaunes qui refluaient sur le parking de l’enseigne Leclercq. L’air dépité, certains nous ont expliqué ne pas avoir pu mener les actions envisagées. La police présente à chaque intersection de la zone industrielle les a menacé d’interpeller quiconque tenterait de ralentir la circulation. Même le simulacre de « traverser la rue » à tour de rôle comme les y avait invité le président de la République afin de trouver du travail était passible le 23 février à Boulogne-sur-mer d’une arrestation …

face aux menaces et aux détracteurs,  la solidarité active est la meilleure des réponses  

Si pour cet acte XV, la mobilisation a semblé marquer le pas près de la Liane, elle a connu partout ailleurs un regain de motivation. Contrairement à ce que l’Etat espère, le mouvement ne meurt pas. Par contre, il va lui falloir se réinventer et localement trouver des espaces de débat en dehors des seuls « réseaux sociaux ». C’est là une des conditions de ce dépassement. 

Maintenant, ce ne sont pas les menaces proférées par les uns et les autres, que ce soit Castaner ou Macron qui assimilent les Gilets Jaunes pour le premier à « des monstres sortis de leur boîte » et pour l’autre à des « complices du pire », qui doivent effrayer qui que ce soit. Les monstres et leurs complices, nous les avons identifiés depuis longtemps tant ils nous ont démontré à maintes reprises de quels brigandages ils étaient capables. 

Maintenant, seule la solidarité peut renforcer les liens qui se tissent dans les luttes et en particulier lorsqu’elle s’exprime à l’égard de celles et ceux qui subissent la répression. 

Comité de soutien contre la répression 

Un appel local vient d’être lancé pour la création d’un comité de soutien contre la répression. Il s’agirait de faire le point sur la situation des interpellés, d’envisager des actions de soutien à ces derniers et de débattre de la répression policière et judiciaire. 

Un rendez-vous a été annoncé en date du lundi 4 mars à partir de 18 heures au local de de l’union locale Solidaire, 28 Grand rue au deuxième étage(2). Qu’on se le dise !

Boulogne-sur-mer, le 27/02/2019

  1. Le Pen se serait prononcée contre cette loi. L’opportunisme proverbial de l’extrême droite ne laisse planer aucun doute sur le retournement de veste qu’elle opérerait si elle devait jouer un rôle au sein d’une quelconque majorité. 
  2. https://www.facebook.com/events/620659058347627/
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