Création à Boulogne-sur-mer d’un collectif contre l’installation des compteurs électriques Linky. S’ informer, s’organiser, lutter.
Peut-être l’ignorez-vous encore mais d’ici quelques temps, ERDF enverra à votre domicile l’un de ses prestataires pour remplacer l’actuel compteur électrique par un nouveau, un compteur “communiquant” baptisé Linky. Dans l’agglomération boulonnaise, l’opération est annoncée pour 2017. Elle a commencé ailleurs depuis 2015 et 90 % des foyers devront être équipés avant 2021. Une quarantaine de communes en ont d’ores et déjà refusé l’installation sur leur territoire et des collectifs d’opposants se structurent ça et là.
Les raisons de s’opposer au compteur Linky sont multiples comme vous le lirez dans le document réalisé par “Le collectif anti-Linky de Boulogne-sur-mer” à consulter (ici) . Ce collectif invite par ailleurs tout un chacun à reproduire et faire circuler l’information qu’il met à disposition. Il envisage d’organiser dans les temps à venir une réunion publique ainsi que des actions afin de lancer une campagne de refus . Pour tout contact : anti-linky.blgne-sur-mer@laposte.net
Nous vous invitons également à écouter l’émission “Sons en Lutte” en date du 3 octobre 2016 diffusée sur Fréquence Paris Pluriel (1). Elle reprend l’enregistrement d’un débat public organisé dans les locaux de “La parole errante” à Montreuil par le réseau “Santé Publique Edition” (2). Une discussion qui, bien que de facture citoyenniste, laisse à penser que la volonté de s’opposer à l’installation de ces compteurs existe dans une partie de la population au moins, qu’elle tend à se développer et peut prendre un tour inattendu.
On retrouve par ailleurs une des membres du réseau “Santé Publique Edition” invitée de l’émission de radio “Vive la Sociale” (3). Après avoir rappelé que l’on peut refuser l’installation de ce compteur chez soi, que l’on soit propriétaire de son domicile ou simple locataire, elle égrène durant une heure et demi la longue liste des nuisances que ces appareils ont déjà occasionné au domicile de nombre de particuliers. Elle conclut en abordant les moyens à disposition pour refuser Linky, rappelant au passage que c’est d’abord collectivement qu’il faut lutter.
Sur les ondes de Radio Libertaire on écoutera une émission très complète sur le sujet. Les intervenants évoquent les moyens de pression développés par Enedis afin d’imposer ses compteurs aux communes récalcitrantes et la façon dont ce groupe est parvenu à retourner la LDH, la CNIL et d’autres au départ opposés à l’installation de ces compteurs (4).
Pour notre part, nous considérons que la question dépasse le seul danger d’ordre sanitaire ou domestique supposé ou avéré et ne peut trouver sa solution dans le seul fait, par exemple, de recourir au principe de précaution. Les arguments déployés dans ce domaine, même s’ils sont à prendre en considération présentent l’inconvénient de vider le problème de son contenu politique et social et incitent souvent les principaux concernées à s’en remettre en dernier ressort à l’avis des experts et des spécialistes dont on sait quels intérêts ils servent en réalité.
Linky est évidemment un de ces instruments d’avenir du contrôle global et marchand des populations. Dans un temps où la reproduction du capital se réalise en partie par la mise en oeuvre de plans d’aménagement de l’espace urbain et des territoires, Linky compte au nombre des multiples points de connection de la futur ville intelligente, la “Smart-City” que tente de nous vendre à Boulogne-sur-mer le Parti Socialiste. La ville fluide se doit de ne présenter aucune aspérité qui contreviendrait à la circulation et donc à l’accumulation du capital. Le compteur Linky est ce mouchard qui permettra d’intervenir à distance sur les flux afin d’en retirer un profit maximisé.
On comprend quels intérêts particuliers sont en jeu, à fortiori quand le lobby nucléocrate est à la manoeuvre et on saisit qui en retour en fera les frais. L’emprise sur les ménages les plus en difficulté sera alors totale puisque physiquement personne ne procédera plus à la réduction ou à la coupure de l’approvisionnement comme c’était le cas auparavant. Dorénavant, l’ensemble de vos installations seront pilotées à distance dans un soucis de rationaliser les coûts et donc de maximiser les profits au nom d’un “capitalisme vert” de gris, durable et connecté. Sera-t-il encore possible aux travailleurs d’EDF en lutte de rétablir de leur propre initiative le courant aux familles qui en avaient été privées ? Linky est de fait un délateur, une balance, un corbeau, mais il sera certainement une arme supplémentaire versée à l’arsenal de l’Etat et du capital dans la lutte qu’il mène aux prolétaires.
Avant de terminer, deux textes à lire sur le sujet, le premier paru dans le numéro de mai 2016 de la revue Courant Alternatif et intitulé “Linky, Restons cons, refusons les « compteurs intelligents” (5), il évoque lui aussi le danger social que représente l’arrivée de ces compteurs. Le second, paru dans la revue Alternative Libertaire en septembre 2016 s’intitule “Linky, si c’est gratuit, c’est vous le produit” (6).
Enfin, vous trouverez sur Internet des tas de modèles de lettre pour refuser Linky.
Boulogne-sur-mer, le 6/10/2016.
(1)L’émission de radio “ L’Actualité des Luttes” sur Fréquence Paris Pluriel du 3 octobre 2016 à propos des “Compteurs Linky”, à écouter ici : http://actualitedesluttes.info/wp-content/uploads/2016/10/161003.mp3
(2)Le réseau Santé Publique éditions : http://www.santepublique-editions.fr/
(3)L’émission de radio “Vive la Sociale” contre les compteurs Linky : http://vivelasociale.org/les-emissionsrecentes/84-linky
4)Les compteurs Linky sur radio Libertaire : http://trousnoirs-radio-libertaire.org/sons/287_10oct2016.mp3
(5))On retrouve le texte à la page 22 du pdf, sur: http://oclibertaire.lautre.net/upl/CA260.pdf
(6) http://www.alternativelibertaire.org/?Linky-Si-c-est-gratuit-c-est-vous