Old Great Britain : Pete Simpson ou les réflexes thatchero-victoriens
Les « émeutes » de Londres ont été l’occasion pour le gouvernement anglais de tester et élargir son système répressif. De nombreuses personnes, impliquées ou non ont fait l’objet d’arrestations arbitraires et se sont retrouvées rapidement dans des geôles déjà surchargées.
Prenons l’exemple très concret de Pete Simpson, un militant anglais qui, au début des révoltes urbaines ne se trouvait pas au Royaume Uni. Il décide, au vu des événements de rentrer à Londres pour voir ce qu’il s’y passe. N’étant pas d’accord avec le pillage des très petits commerçants (dont certain se trouvaient eux aussi dans la rue), il préfère ne pas se mêler aux révoltés, juste rester en observateur. Le lendemain d’une nuit très agitée dans les rues de Peckham, il s’en va avec un ami chercher de quoi manger. Il se retrouve dans un quartier plutôt calme situé à 4-5 km de Peckham, occupé par les policiers. Quelques uns d’entre eux considérant que ce binôme pouvait être un groupe suspect décide d’aller le contrôler. Lors de la fouille, ils ne découvriront dans les sacs que des produits alimentaires récupérés dans les poubelles du quartier quelques minutes avant et, dans celui de Pete, un cutter qu’il avait oublié. La détention de ce cutter sera le prétexte pour placer Pete deux nuits en garde-a-vue au commissariat de Camberwell. Ce dangereux militant sera ensuite enfermé dans une des minuscules cellules de la prison de Brixton. Les ordres avaient été donné de garder en détention l’ensemble des personnes arrêtées durant la période des émeutes et pouvant probablement être impliquées dans ces « désordres ». Ainsi, ses deux premières demandes de libération sous caution furent refusées, la troisième fut acceptée fin septembre, après presque deux mois à croupir en prison. Pete est aujourd’hui assigné à résidence chez sa famille dans le Yorkshire et attend son procès qui aura lieu en Décembre.
Pete a la chance d’avoir un bon avocat et de part ses nombreux camarades, connaissances et amis, a eu la chance d’être soutenu psychologiquement dès le premier jour de son séjour en prison. En effet, il a reçu de nombreuses cartes de soutien provenant de nombreux militants d’Europe, ce qui lui a permis de tenir durant ces longues semaines d’enfermement.
N’oublions pas que d’autres anonymes n’ont pas cette « chance » et sont encore enfermés, probablement sans aucun soutien dans les nombreuses et immondes prisons de Grande-Bretagne.
Pete est une victime parmi d’autres des lois liberticides et du système répressif accru qui sévit en Angleterre depuis quelques années et qui est constamment renforcé (comme dans l’ensemble de l’Europe), l’approche des jeux Olympique n’améliorant rien !
Soyons solidaires avec les enfermés !