Retour sur le concert de soutien aux jeunes en lutte

Retour sur le concert de soutien aux jeunes en lutte

 

Ce 14 janvier, après qu’une quarantaine de manifestant-e-s ont animé le boulevard de la Liberté, ce sont plus de 200 personnes qui se sont rendues au concert de soutien des Jeunes en lutte. Au-delà de l’engagement solidaire qu’ont démontré les trois groupes Seulement pour les Fous, Père et Fils et Les Margats gîtés, l’esprit de la salle s’est avéré, et c’est remarquable, en phase avec la vocation militante de la soirée.

Le refus de la loi « Travail » et de la répression en règle a en été la toile de fond de bout en bout. L’expression locale de la répression s’est traduite par la condamnation à deux mois avec sursis pour l’un d’eux, et à une amende, à laquelle s’ajoute l’indemnisation de la Société Générale mais aussi des policiers qui ont sévi ! Les organisateurs n’ont pas manqué de rappeler, par des prises de parole et une production vidéo lors des entractes, la violence policière et judiciaire qui s’est abattue massivement et partout en France métropolitaine et d’outre-mer. Et de rappeler que la solidarité avec les camarades inculpé-e-s ailleurs est indispensable.

La casse sociale reste la quote-part dont la bourgeoisie d’État doit s’acquitter pour répondre aux exigences du capital. Leur intérêt de classe est de briser toute forme de résistance. Qu’importe : la lutte continue.

Première intervention, Raphaël :

 

Bonsoir à toutes et à tous et merci d’être venus.

Au printemps dernier, le gouvernement Valls, qu’il conviendrait mieux d’appeler le gouvernement Valls-Hollande-Gattaz, s’est décidé à faire passer la plus grande régression sociale de toute l’Histoire de la cinquième république.

En dépit de l’hostilité d’une immense majorité de la population à son projet et du discrédit énorme dont il était déjà frappé ; le gouvernement entendait satisfaire les exigences du patronat en faisant passer une loi provoquant la colère et la révolte. Pour la population, la réforme dite Loi-Travail est synonyme de d’avantage d’exploitation, de baisse des salaires, d’un recul considérable dans les protections et les garanties au travail, d’une facilitation des licenciements et même à terme, d’un accroissement du chômage.

Face à ce qui n’est qu’une déclaration de guerre pure et simple contre les conditions de vie de la population, la résistance s’est organisée partout en France et le combat a duré pendant plus de quatre mois. Des gens ordinaires, des gens comme vous et moi, ont pour la première fois depuis bien longtemps fait irruption sur la scène politique et médiatique de ce pays.

La combativité était grande chez les opposants, car une partie de la jeunesse et des travailleurs était bien décidée à faire échec à cette réforme et à ces dirigeants qui entendent décider à notre place de ce à quoi notre vie doit ressembler.

L’évasion fiscale et la dissimulation des profits des grandes sociétés est pourtant un scandale absolu : alors qu’on demande des sacrifices à une population qui peine au quotidien, les plus fortunés violent les lois en toute impunité tout en volant la société dans son ensemble ! Nous ressentons tous notre avenir s’obscurcir dans une société profondément injuste. Ce sont toujours les mêmes qui ne cessent de s’enrichir et cacher leur argent dans les paradis fiscaux pendant que d’autres, travaillent, galérent et comptent pour boucler le mois.

Dans le cadre de ce mouvement social, le collectif jeunes en Lutte du Boulonnais, a mené des actions pour protester contre le système corrompu.

-Rappelez vous l’entrée spectaculaire et l’occupations des Jeunes, soutenu par Solidaires et la FSU, dans la Mairie. Une action retentissante et pourtant reprochée par certains.

-Rappelez vous l’entrée des Jeunes à Pole Emplois afin de connaître les repercussions de la loi travail sur l’emplois et leur devenir.

-Rappelez vous toutes ces actions, ces blocages et ces manifestations qui ont fait la fierté de la lutte Boulonnaise.

Notamment, au mois d’avril, dans le cadre de la lutte et de la dénonciation du scandale de l’évasion fiscale au Panama ; le collectif Jeunes en Lutte a jeté des œufs et de la farine sur la façade de la société pas si géniale. Cette action avait pour but de dénoncer les quelques miettes du gâteau que les actionnaires, les banquiers et le gouvernement laisse à la population. L’unique réponse des pouvoirs publics envers cette action légitime fut l’intimidation et la répression : la police à immédiatement arrêtés arbitrairement et violemment 5 mineurs. Ces 5 jeunes militants ont quasiment tous fait 24h de garde à vue pour une action qui était collective et pertinente venant de jeunes s’inquiétant pour leur avenir.

Au mois de Mai, lors d’une manifestation sur place de France, deux étudiants boulonnais sont arrêtés. 48H de Garde à vue et comparution immédiate. Finalement le procès fut reporté.

Un des ces jeunes étudiants fut condamné à :

Dégradation de la Société pas si géniale et à leur régler 468e de frais de réparation. PLUS 450e à deux policiers chacun pour préjudice moral. La déformation de la réalité est quasiment systématique dans les affaires opposants manifestants et policiers, et à chaque arrestation, de plus en plus, les policiers portent plainte pour outrage ou pour rébellion, s’offrant ainsi souvent une somme d’argent à l’issue du passage devant le tribunal.

Que ce soit à Boulogne ou dans toute la France les puissants s’attaquent aux manifestants, aux bénévoles qui aident les migrants et au peuple. C’est inacceptable.

Voilà pourquoi nous vous appelons ce soir chacun d’entre vous à alimenter la caisse de soutien.

La solidarité est notre seule arme face à ce système vicieux, répressif et déshumanisé.

A propos de solidarité, nous tenons à remercier chaleureusement les artistes qui n’ont pas hésité une seule seconde à venir jouer bénévolement, en soutien contre la répression.

Encore un grand merci à eux et un grand merci à vous tous pour votre présence ce soir. Et maintenant place au spectacle, Nous avons tous hâte de les entendre. Pére et fils, les Margat gités et seulement pour les fous.

 

 

 

Seconde intervention, Romain :

 

Bonsoir à toute et tous.

Pour ceux qui ne me connaissent pas je m’appelle Romain, je suis l’un des jeunes qui furent poursuivis lors du mouvement du printemps dernier. A la suite de Raphaël, je tiens évidemment à remercier chacun d’entre vous pour votre présence ce soir.

Qu’il est bon de se retrouver avec vous ce soir, entouré de visages familiers, et d’autres, qui ne le sont pas encore. Des moments comme ce soir, ce sont des moments importants dans la période troublée que nous vivons actuellement. Raphaël a parlé de chemin qui s’obscurcissait, en effet notre avenir personnel et collectif s’assombrit à mesure que nous nous enfonçons dans la crise, dans les reculs sociaux et la montée des idées réactionnaires. Tout autour de nous, on voit une société pleine de monstruosités et d’inhumanité. C’est des gens à la rues, c’est des gens exploités et licenciés comme si c’était de simples marchandises. C’est des réfugiés de guerre traités pire que des criminels comme s’il n’était même pas des êtres humains. C’est une planète sacrifiée sur l’autel du profit, comme si cela allait pouvoir continuer éternellement.

Le comble de tout ça, c’est que sont toutes celles et tous ceux qui résistent, qui luttent pour s’opposer à toutes ces politiques dégueulasse, que ce soit en participant à des mouvements de contestations, en défendant leurs emplois, en dénonçant de l’intérieur les agissements des banques ou en aidants des réfugiés, ce sont eux qui sont criminalisés et se retrouvent sur le ban de accusées.

En termes de répression, le mouvement contre la loi-Travail fait vraiment figure de point d’orgue ces dernières années. Au cours de ce mouvement se sont les jeunes, des lycéens et des étudiants qui se sont retrouvés en première lignes pour s’opposer aux attaques intolérables d’un gouvernement prétendument de gauche, mais dans les faits, ennemi des jeunes, des travailleurs et des retraités.

Outre l’intransigeance, c’est une répression féroce qui a marqué l’attitude du gouvernement. La brutalité fut partout la règle, dans les discours mais surtout dans les actes: les répressions policière et judiciaire furent implacables et sans pitié, et cela dès les premières manifestations avec le cas des jeunes du lycée Bergson le 24 Mars à Paris.

Le terme de répression policière sanglante n’est pas exagéré quand on pense aux nombreux blessés et aux mutilés de la loi-Travail qui n’ont eu pour seul tords que d’user de leurs libertés d’expression et de manifestation. Ce fut un festival de violence savamment mis en scène par les médias pour accréditer la thèse des « méchants casseurs » agressant des flics. Il faut remarquer que la répression s’est abattue chaque fois que les manifestants sortaient du cadre préalablement négocié entre directions syndicales et la préfecture, qui joué là une vraie parodie de conflit.

La répression fut judiciaire également : le gouvernement a fait payer cher aux militants leur engagement. Partout en France, des condamnations ont plu : des centaines de procès, des milliers d’euros d’amendes, de la prison ferme… pour des actions qui, auparavant, étaient beaucoup moins sanctionnées… Le message est clair : la populace doit rester à sa place et continuer à se faire plumer.

Les responsables de cette situation, ceux qui mènent ces politiques ignobles au service du patronat et qui ordonnent toute ces répressions, ce sont eux qui devraient être jugés pour leur méfaits : les Hollandes, Les Valls, Les Gattaz et les El Khomry, tous ces serviteurs zélés de la bourgeoisie qui quand ils ne s’emploient pas à nous ramener au XIXe siècle socialement nous ramène dans les années 30 par leurs idées réactionnaires à vomir.

Ces politicards et leur agents, la police et la justice, cherchent à réprimer de présumés meneurs en espérant calmer les autres. Mais c’est en vain qu’il le font, car c’est collectivement que nous luttons, et la répression aura surtout pour effet de révolter et de renforcer la détermination de ceux qui luttent.

C’est collectivement que nous luttons, c’est collectivement qu’on pourra s’en sortir. Nous tenons à remercier très vivement nos avocats, maître Calonne et maître Leroy d’avoir défendu les 2 étudiants Boulonnais. Nous remercions très chaleureusement le collectif de soutien contre la répression policière et judiciaire de Boulogne.

Et aussi les organisations syndicales Solidaires et FSU et les dons permettent aujourd’hui de régler les amendes.

Voilà et maintenant place au 2ème groupe : …

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