Répression des luttes et des mouvements sociaux : deux nouveaux procès à venir en septembre. Contre la répression, organisons la solidarité
En cette période où la légitimité des gouvernants est contestée en Europe, en Méditerranée et au delà, la répression demeure in fine la réplique des Etats aux revendications populaires. L’offensive à laquelle se livrent les capitalistes depuis trois décennies sur l’ensemble des champs sociaux : travail, formation, aménagement du territoire, etc… entraîne ces derniers temps une remontée des luttes partout dans le monde. En France, le personnel politique de gauche comme de droite anticipe et accompagne ce retour -fantasmé ou réel- de la contestation en renforçant continuellement l’arsenal répressif. A chaque poussée sociale pleuvent procès et condamnations bornés par une foisonnante législation d’exception et autres lois dites “Anti-Terroristes”. La construction d’un ennemi de l’intérieur : la figure du jeune, politisé et actif dans les luttes affublé du grotesque épithète “d’anarcho-autonome” achève de dévoiler la stratégie que poursuit le pouvoir dans le combat qu’il mène contre les intérêts des prolétaires : travailleurs en activité ou pas, immigrés, jeunes …
Si ces manoeuvres ne trompent personne, pour autant elles ne doivent pas nous laisser isolés et donc désarmés face à cette machine à broyer lorsqu’elle se présente sous son aspect policier et/ou judiciaire. La question de la répression et la réponse que l’on se doit d’y apporter est donc essentielle pour celles et ceux qui luttent. Elle passe en premier lieu par l’expression d’une solidarité active et concrète : faire circuler l’information, les textes et les outils, les adresses utiles qui permettent de faire face, de trouver des appuis, des conseils, d’organiser le soutien, de l’élargir, de mobiliser et peser le moment venu en posant politiquement les problèmes… Tout cela repose sur la capacité dont nous disposons à nous organiser localement et à mettre en lien les acteurs de cette solidarité.
Une problématique particulièrement d’actualité et qui mériterait d’être débattue sur le littoral dans le contexte des procès en série qui frappent les militant-es solidaires des sans papiers sur le Calaisis…
La Mouette Enragée le 9/08/11.
A noter dès maintenant, deux appels à la mobilisation lancés pour le mois de septembre à Lille puis à Boulogne-sur-mer.
Alors que la rentrée de 2010 avait commencé de manière sportive avec des nombreux rassemblements de citoyens pour défendre leur retraite ou dire non aux renvois arbitraires des communautés roms, la rentrée 2011 s’annonce beaucoup moins festive avec pas moins de 2 procès en 2 jours, à Lille puis à Boulogne sur mer,
Le premier à lieu le 6 septembre 2011 à 14 heures au TGI de Lille. Julien, un militant du mouvement contre la réforme des retraites est envoyé au tribunal par la SNCF qui lui réclame pas moins de 45000 € pour avoir participé au blocage des voies de la gare Lille Flandres le 18 octobre 2010. Cette procédure grossière vise clairement ce camarade très actif dans la région lilloise alors que le blocage était organisé par 70 citoyens refusant l’avenir professionnel que nous propose l’état capitaliste. La SNCF s’était déjà illustrée dans sa collaboration avec les nazis en 39. Elle brille aussi dans sa collaboration avec le ministère de l’immigration en dénonçant à la PAF les sans-papiers présent dans ses wagons ! La SNCF peut aujourd’hui être fière d’être l’entreprise publique de la répression des mouvements sociaux.
Le second procès à lieu le 8 septembre 2011 à 13h30 au TGI de Boulogne-sur-mer et verra comparaître Lauren et Lauren, deux citoyennes britanniques qui elles aussi ont été clairement visées lors de leur arrestation le 2 juillet 2011. En effet, ce jour-là une trentaine de militants No Border avaient bloqué le centre de rétention de Coquelles pendant une partie de la matinée afin de dénoncer l’enfermement des sans-papiers, la militarisation des frontières ainsi que la prolifération de ces prisons pour étrangers. Connues des services de la PAF Coquelles pour avoir été forcées d’en visiter les cellules quelques mois précédant l’action, seules ces deux activistes furent choisie dans le groupe. Au cours de leur garde à vue, elles refusèrent toutes deux de se soumettre au prélèvement des empreintes digitales comme elles l’avaient déjà fait lors de leur première interpellation (ce qui les avait entre autre déjà emmenées devant le TGI de Boulogne le 12 juillet dernier). Le fichage des militants et plus généralement des populations gênantes est systématique, récurant et honteux ! Ce procès sera l’occasion pour nous de dénoncer une nouvelle fois ces méthodes de fichage des populations avec ou sans papier.
Nous, militants No Border, vous invitons à venir soutenir Julien, Lauren et Lauren contre la répression d’état qui frappe toutes les branches des classes modestes.
Rendez vous :
- à Lille le 6 Septembre 2011 à 11h devant la direction générale de la SNCF (33 avenue Charles St Venant) pour une manifestation jusqu’au tribunal. Un rassemblement se tiendra ensuite devant le tribunal, de 13h45 jusqu’à la sortie du camarade inculpé.
- à Boulogne sur mer le 8 Septembre 2011 à 13h place de la Résistance en face du TGI pour accompagner et soutenir nos deux camarades dans la lutte contre la répression et le fichage des populations.
Legal team No Border Calais