Contre la “loi travail” à Boulogne-sur-mer. Les hobereaux socialistes ont les nerfs fragiles … C’est aux travailleurs de leur faire péter les plombs !
Samedi 9 avril, tandis que le gratin du Parti Socialiste – comme le fond de soupe D’EELV de son côté – se préoccupait de tambouille électorale sur fond de primaires à gauche, quelques 200 cortèges battaient à nouveau le pavé contre la “Loi travail”, un peu partout en France. La provocation policière, prélude à la répression programmée a, cette fois encore, été bien orchestrée pour tenter d’endiguer le danger d’une alliance dans la lutte entre les bases lycéennes/étudiantes et celles des salariés, syndiqué-e-s ou non.
Depuis le 9 mars à Boulogne-sur-mer
À Boulogne-sur-mer, le mouvement est porté à bout de bras par les lycéens et les étudiants que tente de canaliser sans succès une CGT locale paternaliste, verticale, spécialiste du verrouillage et qui ne manifeste aucune volonté d’en découdre. La manifestation du 31 mars a réuni quelques milliers de travailleurs mais de nombreuses boîtes et certains secteurs manquaient à l’appel. Quelques coupures de courant ont heureusement égayé une manifestation syndicale bien ordonnée et sans perspective de lendemain.
En lien le tract distribué lors de la manifestation du 31 mars. tract_31_mars
Premier dérapage à la Faïencerie
L’état d’esprit du PS local, relais du gouvernement, est manifeste : prenant systématiquement pour agression toute contestation, les édiles optent en réponse pour la menace. D’abord en mars, lors de la rencontre “ouverte” sur invitation dépêchée par courrier électronique aux syndicats et à quelques associations, le ci-devant J.C Etienne n’a rien moins que prévenu les opposant-e-s que “ça [allait] mal se passer …” s’ils poursuivaient leurs réactions bruyantes et goguenardes en réponse aux éléments de langage liminaires : “nous avons un gouvernement qui négocie !”, alors que Valls avait déjà la main sur son 49.3.
La vidéo de cette réunion à la salle de la Faïencerie avec la CFDT et le Parti Socialiste
bras dessus, bras dessous. Il ne manquait que le patronat …
Deuxième faux pas à l’Hôtel de Ville
Puis, à la suite de la manifestation du 31 mars, au cours de l’occupation de l’Hôtel de ville, le Citoyen Maire F. Cuvillier joua à son tour d’intimidation, menaçant les jeunes des sommations de la police mobilisée en nombre. S’ensuivirent au cours de l’évacuation quelques incidents mineurs dont les forces de l’ordre sont coutumières : propos pour le moins déplacés et démonstrations virilistes sans conséquences. Loin il est vrai des passages à tabac en règle, des blessures et mutilations et autres menaces sordides (proférées à l’adresse de lycéennes parisiennes, par exemple), qu’ont subi de leur part nombres de manifestant-e-s à Nantes, Rennes, Lille …
Maintenant, que faire ?
Quelque chose est pourtant en train de se passer qui, pour déboucher sur la construction d’un véritable mouvement, nécessite l’implication concrète et massive de la classe ouvrière. Cela ne sera possible que si l’ensemble des travailleurs se démarquent du scénario perdant d’avance dans lequel les bureaux syndicaux nationaux et leurs relais locaux tentent de nous enfermer. Il est d’ailleurs inutile d’attendre de leur part ce qu’ils ne veulent et ne peuvent donner. La cgt, pour ne citer qu’elle, n’a ni la volonté et encore moins les moyens d’appeler, ni d’organiser une grève de masse, une grève générale.
A Boulogne-sur-mer, les initiatives prises à la faïencerie ou à l’Hôtel de Ville, mêlant des travailleurs, des lycéens, des étudiants n’ont pas mobilisé beaucoup de monde mais elle ont eu le mérite de surprendre, de bousculer le ronron de la collaboration Etat/syndicats. Ce ne sont pas quelques défilés traîne-savates, même de plusieurs dizaines de milliers de personnes qui feront basculer le rapport de force en notre faveur, nous le savons d’expérience. L’Etat et le patronat reculeront si et seulement si leurs intérêts immédiats sont mis à mal, si le fonctionnement de l’économie est enrayé par une grève massive et reconductible qui frappe directement au coeur le profit capitaliste.
Localement la mobilisation reste encore à construire et dans un premier temps il est urgent de trouver un lieu où se discuteront à la base les modalités de cette élaboration ainsi que son contenu.
A suivre.
Boulogne-sur-mer, le 12/04/2016.