De la débandade sanitaire à l’offensive patronale, que faire ?

De la débandade sanitaire à l’offensive patronale,
que faire ?

Depuis le sommet de l’Etat, on multiplie les déclarations tonitruantes tout en présentant la situation dans laquelle on nous enferme, au propre comme au figuré, comme une crise d’ordre sanitaire.

Pourtant, depuis le départ, nous constatons et déplorons une absence flagrante de réponse médicale, immédiate et concrète, à la hauteur de la situation. C’est une véritable débandade à laquelle nous assistons !

Nous ne nous étendrons pas sur l’état de santé de l’Hôpital en France, ni sur les secteurs de la recherche conduits à la déshérence, encore moins sur les plaintes déposée récemment par un collectif de six cents médecins à l’encontre de E. Philippe et A. Buzyn, pour « mensonge d’Etat » …

« Mensonge d’Etat », existe-t-il pléonasme plus éclatant ?

Face à nous, l’Etat, ce parasite

Le capitalisme est un état permanent de crise. Certains l’ont théorisé, les phases aigües tétanisent les populations(1). Elles les désarment face aux discours et aux pratiques sécuritaires, les fragilisent face aux injonctions de tous ordres. Trouver refuge dans le giron de l’Etat, s’en remettre à ses bons soins décuple notre impuissance face au danger plus qu’il nous prémunit contre lui. L’Etat relève en toutes circonstances du problème qui s’impose à nous, non de sa solution.

La conjoncture actuelle est à ce titre un cas d’école. Confronté à une épidémie brutale, l’Etat refuse toujours d’organiser un dépistage massif. On sait qu’en Corée du Sud, les 260 000 tests réalisés hebdomadairement ont participé, entre autres mesures, à freiner la diffusion de l’épidémie. Le gouvernement français rechigne objectant sans oser l’avouer, le coût financier de l’opération.

Comme le gel, les masques de protection et autre matériel manquent cruellement. Pas seulement à l’hôpital, mais également dans les Ehpad et tous les autres lieux où ils sont une nécessité de chaque instant. En Corée du Sud encore, plusieurs sites industriels ont été réquisitionnés afin de produire immédiatement et en masse ces masques indispensables. Des distributions auprès de la population ont été organisées régulièrement.

Ici, des soignantes fabriquent leur propre matériel. Certaines utilisent des serviettes hygiéniques en guise de filtre. Les pratiques et les idées se partagent afin de parer à la pénurie avec les moyens du bord. Une fois encore, l’échange et la solidarité demeurent les seules pratique efficaces à opposer à l’impéritie de ceux qui nous gouvernent et nous exploitent.

Face à l’urgence de la situation, des médecins préconisent le recours à la Chloroquine. Ce vieux médicament maîtrisé depuis des décennies est actuellement une réponse envisageable et immédiatement disponible. Une fois de plus, le gouvernement hésite et tergiverse.

Pendant ce temps, on apprend que la seule usine enregistrée pour délivrer le marché Français en Nivaquine (Chloroquine), Famar-Lyon, est prête à mettre la clé sous la porte si elle ne trouve pas rapidement un repreneur.

 

 

L’ « Unité Nationale » ? Un virus mortel pour les prolétaires !

Totalement impuissant, l’Etat se contente de faire ce pourquoi il perdure : enrégimenter, réprimer, enfermer (massivement chez soi en ce moment, ça coûte moins cher !) Bref, le monstre bureaucratique délivre une réponse politique violente à un problème qu’il ne cesse de nous présenter comme sanitaire sans être en mesure de s’y confronter au delà du discours.

Proférer des rodomontades et pratiquer le chantage à « l’Unité Nationale » auprès de millions de salariés dont il détruit les conditions de travail et d’existence depuis des années , voilà tout ce que peut l’Etat.

Pire ! Dans les entreprises, pendant que la direction et les cadres se protègent en s’abandonnant au « télétravail », les ouvrières et les ouvriers continuent à travailler en production. La répression s’abat là où certains d’entre eux tentent de faire valoir leur droit de retrait comme à la Poste ou Amazon. A Boulogne-sur-mer, il a fallu un communiqué de presse du syndicat Solidaire pour apprendre que dans une entreprise aussi socialement inutile qu’Armatis, on continuait de travailler.

C’est la guerre … de classe !

Macron est en guerre. Mais une fois, encore il a menti sur la nature du conflit qu’il livre, lui et ses amis du Medef. Alors, levons le voile : une fraction du patronat a réclamé de revenir sur les 35 heures et de limiter à deux ou trois semaines la durée des congés payés pour les salariés. Il suffisait de demander ! Sous prétexte de venir en aide aux entreprises, la loi « urgence coronavirus » permettra aux patrons de « modifier les conditions d’acquisition des congés payés et d’imposer ou de modifier unilatéralement les dates de prise d’une partie des congés payés, des jours de réduction du temps de travail ». Ces mesure annoncées comme provisoires, ne connaîtront en réalité pas de limite dans le temps.

Nous imaginions à tort ne rien ignorer, ni de l’ignominie, ni de la lâcheté de ce gouvernement. Il n’en était rien. Jusqu’alors, il gouvernait en sous-traitant à coups de triques et de comparutions immédiates. Un palier vient encore d’être franchi. Profiter d’enfermer les travailleurs chez eux, par incompétence, afin de mieux les dévaliser de leur droits, c’est sans doute une première dans l’histoire de l’exploitation du travail salarié.

Maintenant, que faire ?

Après avoir patiemment fermenté, la colère s’exprimera tôt ou tard au grand jour. Il n’y a pas à en douter. Mais sans attendre, on peut déjà rendre les coups. Sur Toulouse des camarades appellent d’ores et déjà à entamer une grève des loyers. Si pour vous aussi « Le confinement en cours a des conséquences économiques dramatiques (…) », vous pouvez rejoindre l’appel de « la grève des loyers 2020 » sur les liens suivants :

Grève des loyers 2020 :

https://www.facebook.com/grevedesloyers2020/?hc_ref=ARSHY–3MdftRiqBpuBn2ZpRIQIDQfto_9J55Ksj3YEQdPi3q-DQOM1gxM8XCI43U_U&fref=nf

https://twitter.com/2020Greve

 

Boulogne-sur-mer, le 23/03/2020

 

(1) On ne présente plus le travail de N.Klein « La stratégie du choc : La montée d’un capitalisme du désastre » bien que nous ne partageons nullement ses options keynesianistes.

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